13 fonctionnaires licenciés pour insuffisance professionnelle en 2022, sur 2,5 millions. Un taux de 0,0005%.
Une performance qui témoignerait d'une fonction publique engagée, irréprochable.
Au point qu’on se demande si l’administration française n’a pas découvert le secret de la perfection.
Loin de vouloir blâmer les individus, je me demande surtout si l’État est un employeur bien conscient des défis qu’il impose à ses agents.
Franchement, qui voudrait être professeur, policier, ou gardien de prison dans les conditions actuelles ?
Mal payés, mal soutenus, parfois même en danger de mort…
En réalité, l’État applique des solutions de rafistolage par manque de moyens et de vision stratégique.
Prenons le cas d'un développeur.
Qui accepterait d'être payé 30% de moins que dans le privé pour bosser dans une université, faute de budget suffisant ?
Comment faire alors pour quand même attirer du monde ?
Et bien en donnant plus de congés et de RTT que la limite légale ne le permet.
🔴 Faute de moyens, l'État oblige les administrations à se mettre en contradiction avec les lois.
On marche sur la tête.
Deux problèmes criants :
1️⃣ Les affectations figées :
Chaque ministère négocie ses propres primes et avantages, ce qui rend la mobilité entre administrations financièrement pénalisante pour les fonctionnaires.
Résultat ? Une immobilité imposée et des besoins non couverts là où ils sont urgents.
Allocation efficace des ressources ? Zéro.
2️⃣ L’emploi à vie, une relique :
Conçu pour protéger l’indépendance du fonctionnaire, ce statut à vie est resté inchangé, même pour des postes où la garantie d’emploi est moins cruciale.
D'autres pays ont limité cette garantie à certains postes sensibles.
Cela leur permet de redéployer les ressources où elles sont nécessaires et de répondre aux besoins de manière plus agile.
À force de refuser les réformes structurelles, on maintient des clichés qui desservent tout le monde, y compris ceux qui, sur le terrain, exercent des missions essentielles avec des moyens ridicules.
En France, on continue de « semer des fonctionnaires » et, comme le disait Courteline, de « récolter des impôts. »