Lucas, 18 ans, rachète la ferme de ses grands-parents vendue aux enchères 10 045 € au lieu de 140 000 €.
Une vente conséquence d'un trop gros endettement et d'une incapacité à faire face aux échéances.
Ce miracle rural n’a rien de magique.
C’est le fruit d’une mobilisation : celle du syndicat Coordination Rurale, qui a œuvré pour que personne ne surenchérisse.
Un membre du syndicat a remporté la mise, avec l’engagement de revendre la ferme au même prix à Lucas d’ici 3 ans.
Dans l’histoire, les banques se retrouvent avec une créance largement non recouvrée.
Mais fallait-il aller jusqu’à la saisie, alors qu’un accord aurait pu sauver l’exploitation plus tôt ?
C'est un grand classique : un mauvais accord vaut parfois mieux qu’un bon procès.
C'est peut-être ce que doivent méditer les créanciers qui ont forcé la vente.
Mais ce que montre cette histoire, c’est qu’il existe encore des réseaux de solidarité réelle.
Capables de court-circuiter les logiques mécaniques d’un système devenu sourd aux histoires humaines.
Peut-être est-ce là le vrai "revenu de la terre" : une mémoire, une continuité, une dignité préservée.
Parce que pendant qu’on cause transition écologique en plateau télé, on laisse disparaitre ceux qui nourrissent le pays.
Ou on les enterre sous des normes parfois absurdes que ne subissent pas leurs concurrents européens.
Un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.
Et un se suicide tous les deux jours.
Pas besoin d’IA pour faire les comptes.
Et tant pis pour la souveraineté alimentaire.