18 mois de semaine de 4 jours = liquidation judiciaire.
La semaine de 4 jours fait rêver : salariés heureux, équilibre vie pro-vie perso, et, bien sûr, productivité au sommet.
Julien Le Corre, patron de l'agence de com YZ, a voulu y croire.
Tellement qu’il l’a mise en place pour ses 20 salariés en 2020. Pendant 18 mois.
Avant de faire machine arrière trop tard : sa boîte a fermé. Liquidation judiciaire.
Parce que les rêves mal préparés se heurtent violemment à la réalité.
Il raconte son expérience dans un livre "Jour Off".
👉 Le début des ennuis
En novembre 2020, tout le monde était enthousiaste : un vendredi off pour tous.
Mais très vite, les premières fissures sont apparues :
- Clients mécontents : une fermeture hebdomadaire rigide = moins de disponibilité et une image d’entreprise peu réactive.
- Problèmes internes : ceux qui "bossaient quand même" le vendredi, car il y avait des impondérables, contre ceux qui profitaient de leur jour off = tensions dans l’équipe.
- Baisse de productivité : face à des concurrents plus flexibles et prêts à travailler plus, YZ a perdu son élan.
👉 Les conséquences
La trésorerie fond. Les projets ne rentrent plus. Les recrutements s’arrêtent.
Malgré un retour à 5 jours par semaine en 2022, c’est trop tard.
En 2023, le tribunal prononce la liquidation.
👉 Les erreurs reconnues
Julien Le Corre pointe du doigt :
- Une lecture trop optimiste des effets immédiats : un test d'un mois c'est trop court.
- Une organisation rigide qui déplaît autant aux clients qu’aux salariés : les premiers demandent de la disponibilité, les seconds préfèrent être bien payés et des projets motivants.
Les bonnes idées mal exécutées peuvent devenir des catastrophes.
La semaine de 4 jours, comme toute autre idée de cet ordre, n'est pas un progrès en soi, ni le centre de la proposition de valeur d'une entreprise.
La semaine de 4 jours, comme toute réforme, n’est pas une baguette magique.
La pire chose à faire serait de la généraliser par la contrainte comme, hélas, cela avait été fait pour les 35 heures, pour le plus grand bonheur de nos concurrents internationaux.