Profile picture of Laurent Brèches
Laurent Brèches
Courtier indépendant | Spécialiste garantie revente & loyers impayés | J’aide les pros à vendre mieux en se différenciant et en sécurisant les ventes
Follow me
Generated by linktime
May 21, 2024
262 000 logements vacants à Paris ? Non, pas vraiment. Entrons dans le vif avec 3 exemples : 1️⃣ Si 200 000 logements sont vacants 6 mois dans l'année, on va compter 100 000 logements vacants. 2️⃣ Mais si ces 200 000 logements ne sont plus vacants que 3 mois dans l'année, on ne va plus compter que 50 000 logements vacants. 3️⃣ Si on passe à 400 000 logements avec toujours un délai de vacance de 3 mois / an, on remonte à 100 000 logements vacants. C'est ce que nous explique l'étude réalisée par l'Apur, association dépendante de la mairie de Paris, qui est transparente sur sa méthodologie. Mais que peu de monde a lu complètement. En gros plus le taux de rotation des locataires augmente, plus le nombre de logements considérés "vacants" augmente, à délai de vacance égale 🤡 Des politiques s'en sont saisis immédiatement pour proposer réquisition pour les uns, taxe sur les logements vacants pour les autres. Mais comme nous l'avons vu, le problème est que le chiffre est reconstitué et ne constitue pas une réalité. Beaucoup de gens, quand on balance ce genre de chiffres, s'imaginent qu'il y a réellement des 10aines de milliers de logements inoccupés toute l'année, voire depuis des années. Que de méchants propriétaires font exprès de ne pas louer, par goût de la spéculation ou pour embêter les gentils locataires. En réalité, entre 1954 et 2020, le nombre de résidences principales n'a baissé que de 5%, tandis que la population parisienne baissait elle d'environ 25%. Dans les logements vacants, une grosse moitié (134 000) correspond aux résidences secondaires et locations courtes durées (augmentation de plus de 30% en 10 ans). Reste donc 128 000 logements vacants. Qui ont augmenté de 30 000 en 10 ans. En effet, en moins de 10 ans, de 2011 à 2020, Paris perd plus de 100 000 habitants. Ce qui explique en partie l'augmentation de logements vacants, selon l'étude. ✴️ Il faut ensuite distinguer la vacance frictionnelle : Celle liée aux délais entre 2 locations, plus ou moins longue s'il y a des rafraichissements par exemple, et l'ajustement entre déménagement et emménagement. ✴️ Et la vacance structurelle : Soit selon l'étude les logements vacants depuis au moins 2 ans, notamment pour 2 raisons : 1. Des travaux de longue durée, 2. Des logements qui ne sont plus aux normes de location. Et là le "vrai" chiffre des logements retirés du marché c'est 18 600 logements. On est loin des 262 000 du départ. 2 remarques : 1️⃣ un chiffre c'est bien, je préfère toujours ça à la subjectivité, mais comprendre comment il a été fait c'est mieux, 2️⃣ je m'inquiète que des politiques, qui ont des assistants, n'aient pas pris le temps de lire une étude mais aient pris celui de proposer des mesures qui, à la lecture de l'étude, ne vont pas régler grand chose.
Stay updated
Subscribe to receive my future LinkedIn posts in your mailbox.

By clicking "Subscribe", you agree to receive emails from linktime.co.
You can unsubscribe at any time.

44 Likes
May 21, 2024
Discussion about this post
Profile picture of Francois Bagardie 🔵
Francois Bagardie 🔵
Créateur de revenus et capital avec l’immobilier off-market : pour un avenir financier solide. 🟦 Classé #55 mondial – Voix de l’immobilier terrain sur LinkedIn (Favikon 2025)
1 year ago
Merci beaucoup pour ces précisions et cette explication Laurent Brèches 😊
Profile picture of Jean-Philippe Donabedian
Jean-Philippe Donabedian
Fondateur D-PHI Ingénierie Conseil, Expert Energie Carbone, Animateur de La Fresque du Climat
1 year ago
Laurent Brèches merci ! Il est effectivement important de savoir sur quelles bases sont calculées ces chiffres. Toutefois, il est important également de citer certaines "réserves" de l'APUR elle même qui déclare que les 18 600 logements durablement vacants constituent un seuil bas car : - "une partie des logements vacants sont exonérés de TLV et probablement absents du fichier LOVAC" - "Ces données basées sur des outils fiscaux (et non statistiques) peuvent aussi être le résultat de stratégie fiscales de la part des propriétaires." - "La nuance entre vacance frictionnelle et vacance structurelle est parfois ténue. Un logement laissé vide 1 an et 11 mois ne sera pas présent dans le fichier LOVAC" "18 600 logements, cela représente environ 5 années de construction dans une ville aussi dense et constituée que Paris" Remettre les logements durablement vacants sur le marché n'est pas le remède à tous les mots dont acte. Mais cela constitue sans doute l'une des mesures les plus intéressantes pour éviter autant que possible la construction et son impact environnemental démesuré du fait des matériaux. Le neuf doit être l'ultime réponse et le dernier recours après avoir épuisé toutes les autres alternatives (cf. commentaire suivant) ->
Profile picture of Julien LAFON 🏗
Julien LAFON 🏗
Directeur de travaux Pilotage & MOEX
1 year ago
Il faudrait interdire les conclusions des rapports, ça obligerait à lire le contenu...
Moscovici demande aux Français de faire des efforts d’austérité. Tout en poussant Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes. Une femme qui n’a jamais brillé ni par ses compétences budgétaires, ni par son bilan à l’Éducation nationale. D’un côté on exige des sacrifices. De l’autre on distribue les places sans réel souci de compétence. De quoi nourrir le soupçon de "République des copains". Mais Vallaud-Belkacem a une qualité précieuse : elle est l’épouse de Boris Vallaud, patron des députés PS. Deal : "Une place pour ta femme, et tu nous laisses tranquilles." En novlangue féministe : promotion de l’égalité. En français : clientélisme. Pendant ce temps, la dette file. La Cour des comptes chiffre le gaspillage public et les niches injustifiées entre 80 et 100 milliards par an. Rien qu’en sur-administration et "politique de guichet", on brûle 30 milliards. Et on feint de chercher 40 milliards d’économies, comme si ouvrir un rapport de la Cour des comptes relevait du génie. Ce serait presque drôle si ce n’était pas nous qui payions la note. Bayrou ferait mieux d’abandonner ses petits arrangements pour lire ces rapports. La cohérence et l’éthique ne coûtent rien. Et elles rapportent. Douglas Murray disait : "Regardez comment ils élèvent leurs enfants et vous saurez ce qu’ils pensent vraiment." Regardez comment ils gèrent votre argent, et vous saurez ce qu’ils valent vraiment.
386 comments
July 10, 2025
Au collège Victor Schoelcher les élèves glissent désormais leur smartphone dans une pochette aimantée à l’entrée de l’établissement. Et là, miracle :   👉 moins de tensions,   👉 plus d’attention,   👉 et même des conversations entre êtres humains. Un dispositif à 15 euros par pochette. Beaucoup moins qu’une séance de "sophrologie inclusive" ou une formation "climat et genre". Et 100 fois plus efficace. Parce qu’en vrai, on le sait depuis longtemps : - Une étude de l’Université de Chicago (Ward, 2017) montre que le simple fait d’avoir son téléphone à proximité réduit la capacité cognitive (même éteint).     - Une autre étude britannique (Beland et Murphy, 2015) a montré que l’interdiction du téléphone en classe permettait de gagner l’équivalent de 5 jours de cours par an, avec un effet plus fort chez les élèves les plus en difficulté. Mais non. On préfère financer des ateliers "écologie créative" où on t’apprend à tricoter ton anxiété climatique avec des fibres de banane bio. Le collège d’Ensisheim, lui, a fait le choix du réel. Celui où les gamins ne sont pas des moines bouddhistes de 13 ans, capables de résister seuls à TikTok, Snapchat et autres neurotoxiques dopaminergiques. Cela montre aussi que laisser de l'autonomie aux chefs d'établissement permet de mettre en place de bonnes idées, correspondant au réel. Et si on généralisait ce système ? À l’école. Dans certains emplois. Ou même à l’Assemblée nationale ?
348 comments
May 24, 2025
Trump : "Les choses peuvent changer". France : "Les choses ne peuvent pas changer." C’est tout le contraste. Pas de fatalité, juste des choix politiques. D'un côté on sent comme une sorte d'élan vital. De l'autre les seuls problèmes semblent tourner autour de l'inactivité et la fin de vie : "comment on va payer les retraites ?", "et si on faisait un référendum sur la fin de vie ?". On peut aimer ou détester Trump. Mais comparer son discours d’investiture à celui de politique générale de Bayrou, c’est violent pour nous. Aux États-Unis, on parle de conquérir Mars. Est-ce la priorité ? Probablement pas. Mais c’est un discours qui inspire, un optimisme assumé, voire un brin d’irresponsabilité, mais qui mobilise. Même si les gens ne sont pas dupes. Ils savent bien que tout ne sera pas parfait. Mais au moins ils reconnaissent le fait de se battre contre le déclin. En France, j'ai l'impression qu'on ne se bat même plus. Faut dire qu'on n'a plus un rond. Supprimer quelques milliers de postes dans l’administration semble un défi insurmontable. On a une classe politique qui semble avoir abandonné la moindre volonté de décider. Et toujours une excuse pour expliquer les renoncements : - Le Conseil d’État. - Le Conseil constitutionnel. - L’Union européenne. - La Cour de justice européenne. - Le climat, tant qu’à faire. Un peu comme si on disait à un ami gravement malade "Ne te bats pas, ça ne sert à rien, tu vas mourir de toute façon." Ça donne de l'énergie et l'envie de se dépasser, vraiment… Sauf qu’on a toujours le choix. Modifier le droit, changer les règles, ce n’est pas impossible. La preuve ? Pendant la Covid, les contrôles aux frontières, jugés "impossibles" avant, sont soudainement devenus possibles. Ce qui manque, c’est la volonté. La volonté d’assumer les décisions. La volonté d’accepter les conséquences. C’est ça être adulte. Fixer des objectifs, se battre pour les atteindre, et arrêter de se cacher derrière des excuses institutionnelles. Parce que sans ambition, on ne va nulle part.
335 comments
January 23, 2025
Lucas, 18 ans, rachète la ferme de ses grands-parents vendue aux enchères 10 045 € au lieu de 140 000 €. Une vente conséquence d'un trop gros endettement et d'une incapacité à faire face aux échéances. Ce miracle rural n’a rien de magique. C’est le fruit d’une mobilisation : celle du syndicat Coordination Rurale, qui a œuvré pour que personne ne surenchérisse. Un membre du syndicat a remporté la mise, avec l’engagement de revendre la ferme au même prix à Lucas d’ici 3 ans. Dans l’histoire, les banques se retrouvent avec une créance largement non recouvrée. Mais fallait-il aller jusqu’à la saisie, alors qu’un accord aurait pu sauver l’exploitation plus tôt ? C'est un grand classique : un mauvais accord vaut parfois mieux qu’un bon procès. C'est peut-être ce que doivent méditer les créanciers qui ont forcé la vente. Mais ce que montre cette histoire, c’est qu’il existe encore des réseaux de solidarité réelle. Capables de court-circuiter les logiques mécaniques d’un système devenu sourd aux histoires humaines. Peut-être est-ce là le vrai "revenu de la terre" : une mémoire, une continuité, une dignité préservée. Parce que pendant qu’on cause transition écologique en plateau télé, on laisse disparaitre ceux qui nourrissent le pays. Ou on les enterre sous des normes parfois absurdes que ne subissent pas leurs concurrents européens. Un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et un se suicide tous les deux jours. Pas besoin d’IA pour faire les comptes. Et tant pis pour la souveraineté alimentaire.
308 comments
June 24, 2025