+60% de faillites depuis 2022 selon des chiffres récentes, la faute aux PGE ? C'est l'analyse d'Arnaud Montebourg.
Le Prêt Garanti par l’État (PGE) permettait d’emprunter jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires, remboursable en 4 ans, prolongé à 5 ans après accord de l'Union européenne (rappelez-vous qu'il faut lever le doigt pour aller aux toilettes…).
Concrètement ça veut dire rembourser 5% du CA par an.
Et pour beaucoup de PME/PMI c’est un mur de trésorerie.
Les États-Unis, eux, ont étalé sur 30 ans.
Le Paycheck Protection Program (PPP), massivement distribué, a même été partiellement annulé pour éviter la casse.
À tort ou à raison.
Une partie des entreprises allaient de toute façon mourir, Covid ou pas, PGE ou pas.
Ceux qui critiquent le soutien artificiel de l'économie évoquent souvent le Japon des années 90 :
- Après l’éclatement de la bulle financière, l’État et les banques ont soutenu des entreprises zombies,
- Résultat : des boîtes sous-performantes maintenues en vie,
- Une productivité en berne,
- Une économie figée,
- Et une stagnation de 20 ans, entre croissance molle et déflation rampante.
Pas de destruction, mais plus de création, pour paraphraser Schumpeter.
Car vouloir empêcher la mort, c’est parfois empêcher la vie.
En économie, toutes les faillites ne sont pas une catastrophe au niveau macro-économique, même si les conséquences humaines et individuelles peuvent être terribles.
Mais toutes les entreprises maintenues à flot à crédit finissent par peser sur les vivantes.
En accaparant des ressources, du personnel, des marchés sans performance.
Alors on peut s’interroger :
Est-ce qu’on veut un tissu économique dynamique et capable de renaître ?
Ou une France sous perfusion permanente, où le vrai mot tabou c’est "liquider" ?
Une économie n’est pas un musée.
Elle vit, elle évolue, elle se débarrasse parfois de ce qui l’alourdit.
À condition d’avoir le courage de regarder la réalité et pas uniquement les échéances électorales.
Live and let die comme aurait dit James Bond.
Je suppose qu il faudrait entrer dans le détail du dispositif pour son évaluation. Sur son principe, l idée m a semble plutôt que lors de la crise Covid ne pas avoir ce type de dispositif conduirait à des dépôts de bilan d entreprises saines avec effet domino sur toute l économie et risque d effondrement. Donc si le prix à payer était de soutenir artificiellement quelques entreprises qui "auraient du faire defaut" il n était pas si élevé, et cela devait être vu comme se regularisant ensuite sur quelques années.
La phase de régularisation n est évidemment pas agréable...aurait elle dû être plus étalée ou plus courte, je pense que selon les objectifs cela va se débattre
En outre, il faudrait voir si un certain nombre de défauts ne sont pas stratégiques (les entreprises font défaut justement pour ne pas rembourser leur PGE). Quels sont d'ailleurs les derniers chiffres sur les montants recouvrés par rapport à ceux distribués ?
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2 months ago
Si on transpose le modèle PGE à un particulier, cela reviendrait à octroyer 25% des revenus salariés à une personne qui vient de tomber au chômage...
C'est une facilité de trésorerie à court terme, mais un poison lent sur le moyen long terme...