85% des entreprises françaises subissent des retards de paiement en 2024. Mais seulement 49% des entreprises polonaises.
C'est Coface qui nous annonce ce chiffre.
Pendant que les entreprises françaises tirent la langue, les Polonais eux sont tranquilles.
Et en plus, dans un pays où 97% des entreprises accordent en plus des délais de paiement, on a trouvé l'idée de ne pas les respecter géniale.
Pourquoi payer en 51 jours (moyenne française), alors que les Polonais bouclent ça en 42 jours et les Allemands en 32 ?
Peut-être cette spécificité culturelle française selon laquelle les règles c'est d'abord pour les autres.
Et le meilleur dans tout ça ?
Les petits payent pour les grands : "Forts avec les faibles, faibles avec les forts".
73% des TPE observent des délais qui s’allongent pendant que leurs clients de taille respectable trouvent toujours une excuse pour gratter quelques jours.
Car pour les ETI et grandes entreprises, "seules" 55% d’entre elles constatent des retards.
Bien sûr, quand ton client représente 80% de ton chiffre d’affaires, t’es pas vraiment en position de réclamer trop fort, si ?
Et ce n'est pas nouveau.
En 2023, l'Observatoire des délais de paiement estimait que 15 milliards d'euros manquaient dans les caisses des TPE et PME, tout ça à cause de mauvais payeurs.
Ou de débiteurs qui subissaient eux-mêmes des retards de paiements de leurs propres clients.
Après tout, c'est quoi 15 milliards quand on parle de la survie de petites boîtes qui, autrement, seraient rentables ?
Mais ce n'est pas tout.
Chez nous, en France, si on a une procédure de recouvrement simple et relativement efficace, l'injonction de payer, c'est si ta créance ne dépasse pas 5 000 €.
Au-delà les choses se compliquent et les délais s'allongent.
Or on sait que la réactivité est un élément important du succès d'un recouvrement de dette.
En Suède ou en Suisse, ils ont trouvé un truc génial : tu déclares en ligne ta créance à une administration et magie, elle s’occupe de tout.
Mieux, tu peux demander à tes futures partenaires une fiche pour vérifier leurs antécédents : un petit CV des mauvais payeurs en somme.
Ici ? Non, ici, on préfère te laisser te débrouiller.
Mais après tout, pourquoi se précipiter ?
L'important, c'est que tout le monde s'accorde pour dire que, quoi qu'il arrive, les petits trinquent d'abord.
Fin de l'histoire.