93% des gynécologues ont plus de 60 ans. 11 départements n'ont plus aucun gynécologue.
On est en France, en 2024.
Il faut parfois plus d’un an pour obtenir un rendez-vous, ou faire des centaines de kilomètres pour consulter.
Manque de vocations ? Non.
L’État a voulu réguler. Sa spécialité.
Dans les années 80, on a décidé que former trop de gynécologues était un luxe inutile.
Car cette spécificité française n’était pas reconnue en Europe.
Résultat ? Entre 1984 et 2003, on supprime tout simplement le diplôme de gynécologie médicale.
200 médecins formés par an avant 1984. 20 à la reprise en 2003.
La démographie ? On s’en fout.
Les gynécologues partent à la retraite ? Peu importe, on verra bien plus tard.
On a attendu que ça devienne critique avant d'agir.
Et comme d’habitude, trop tard.
Ce n'est pas que pour les gynécos : essayez donc de prendre rendez-vous chez un dermato…
Vous aurez peut-être un créneau d’ici 6 mois.
Faut dire qu'un dermatologue est formé pour 47 qui partent à la retraite.
Sinon, bonne chance pour trouver un généraliste dans la campagne profonde.
On régule. On régule à fond.
Pendant des décennies, le fameux numerus clausus (qui définit un seuil maximal) a organisé la pénurie.
En théorie, ça devait améliorer la qualité, limiter les abus.
En pratique ? On manque cruellement de médecins.
Ça se voit trop ? On passe à un numerus apertus (seuil minimal).
Ça change tout, non ? Pas vraiment.
Parce qu’on continue à exclure les candidats en masse avec des taux d’échec absurdes, des mois de travail jetés à la poubelle pour une poignée de points non obtenus.
Alors qu'est-ce qu'on fait pour compenser cette absurde pénurie programmée ?
On importe des médecins de l’étranger.
On accepte ceux qu'on aurait peut être éliminé chez nous, si on avait appliqué les mêmes critères de sélection.
Tout en appauvrissant le système de santé des pays d'origine, rarement les plus favorisés.
Bravo !
La morale de cette histoire bien de chez nous ?
Quand l’administration décide de réguler, elle fabrique des pénuries.
Pénuries de médecins, pénuries de logements, pénuries de tout.
Et après, pour réparer la casse, on se lance dans des usines à gaz qui ne font que retarder l’inévitable.
Pour les loyers comme pour les médecins, peut-être qu’il serait temps d’arrêter de croire que plus d’encadrement = meilleure efficacité.