Dans un pays très endetté, avec une économie ouverte, l’immobilier a vocation à être de plus en plus taxé.
Pourquoi ? Parce que l’immobilier est non délocalisable.
Contrairement aux entreprises et aux capitaux, voire aux personnes, qui peuvent partir chercher de meilleures conditions fiscales ailleurs, la pierre, elle, reste.
C’est donc une cible facile pour les États en quête de recettes fiscales.
Par opposition, ce qui est exposé à la concurrence internationale devrait être moins taxé pour rester compétitif.
Prenons un exemple concret : les charges sociales sur le salaire d’un ouvrier qui fabrique des voitures destinées à l’export.
Ces charges devraient être réduites pour permettre à l’entreprise de rester compétitive sur les marchés mondiaux.
À l’inverse, les charges sur le salaire d’une caissière dans un supermarché, qui sert une clientèle locale, pourraient rester plus élevées puisqu’elle n’est pas soumise à la concurrence internationale.
D'autres pays ont déjà adopté des politiques similaires.
En Irlande, l’un des facteurs clés du succès économique a été la mise en place d’un impôt sur les sociétés très bas (12,5%) pour attirer les multinationales.
Tout en maintenant des taxes plus élevées sur les secteurs non exposés à la concurrence internationale, comme l’immobilier ou les services domestiques.
Résultat : plus de 1 200 multinationales ont établi leur siège en Irlande, générant des milliers d’emplois.
On retrouve des mécanismes analogues en Suède et aux USA.
C'était d'ailleurs la logique originelle du CICE (crédit impôt compétitivité emploi).
Remplacé par un allègement des cotisations sociales, qui bénéficie à toutes les entreprises, qu'elles soient exposées ou non à la concurrence internationale.
Manque de ciblage qui bénéficie à des entreprises qui pourraient s'en passer.
La France, pays très endetté, pourrait donc bien suivre cette tendance.
Avec une dette publique qui dépasse les 3 000 milliards d’euros, il semble logique que l’immobilier, secteur non délocalisable, devienne de plus en plus taxé.
La taxe foncière a déjà augmenté substantiellement.
Tandis qu'on parle depuis des années d'une taxe sur la valeur locative, y compris pour les propriétaires occupants.
Comme en Suisse par exemple.
Le risque ?
Que l'immobilier, pourtant vital pour de nombreux ménages, devienne une vache à lait fiscale de plus en plus coûteuse.