De Spartacus à R2-D2 : le statut de l’esclave romain bientôt appliqué aux robots et IA ?
Aujourd’hui un des gros problèmes posé par le développement des robots et des IA est la responsabilité juridique de leurs actions, et notamment quand ces actions créent des dommages à des tiers.
Par exemple, une voiture en conduite autonome pourra créer un accident. Qui doit en être tenu responsable ? Le propriétaire du véhicule ? Le constructeur ?
En l’absence de réponse claire à cette question, le développement d’une vraie conduite autonome, par exemple, sera entravé par les autorités.
Et posera la question de la prise en charge des dommages par une assurance par exemple.
Demain la solution à ce problème pourrait venir de nos ancêtres romains notamment.
De Héphaïstos à Aristote, en passant par Dédale, nombreux sont ceux-ci qui déjà pensaient une société sans esclaves, où ceux-ci seraient remplacés par ce qu’on appelait alors des automates.
Quelques siècles plus tard nous y venons.
Depuis quelques années le Parlement européen s’est saisi de cette question en soulignant la nécessité de sécuriser juridiquement le statut des robots et intelligences artificielles.
Une des voies explorée est celle d’une réinterprétation du droit romain concernant le statut des esclaves.
En effet, on trouve de nombreux points communs entre les esclaves romains et les robots et l’IA :
- une force de travail utilisée pour réaliser des tâches ingrates ou impossibles à réaliser par leurs propriétaires,
- une absence de personnalité juridique en tant que telle,
- parfois une certaine liberté d’action.
Par exemple, les esclaves antiques étaient parfois dotés d’une autonomie limitée : leurs maitres pouvaient leur confier une certaine somme d’argent, pour mener certaines affaires.
Cette somme d’argent était appelée “peculium”. Ce qu’on appelle aujourd’hui “pécule” correspond donc historiquement à cette somme allouée aux esclaves par leur maitre (moment culture générale).
L’idée serait donc que le concepteur d’une IA ou le constructeur d’un robot, ou les 2, dotent leur création d’une certaine somme d’argent, qui leur servirait à indemniser les éventuelles dommages qu’ils créeraient.
Sur ce sujet comme d’autres, le souvenir et l’entretien de notre passé, même antique, de sa culture, de ses mœurs et idées, nous permet parfois d’apporter des réponses pertinentes aux sujets les plus modernes de notre époque.
Comme le disait Françoise Sagan : « On ne sait jamais ce que le passé nous réserve ».