En 2024 je me suis fait racketter par un enfant devant une école.
Chaque année, des milliers de familles, de tous milieux, de toutes origines, sont touchées par le racket.
Je ne parle quasiment jamais de ma vie privée, mais ce genre de scandale doit cesser.
J'allais chercher un de mes enfants à son école.
Dans un quartier bourgeois du centre-ville de Lyon.
Une école publique, mais avec encore des "Côme" et compagnie.
Bref.
J'attends tranquillement devant la grille, un peu perdu dans mes pensées.
Et je vois un enfant s'approcher.
Ces traits me semblent familiers, mais son air est franchement menaçant.
"Papa, dans une semaine c'est la tombola de l'école il FAUT que tu me vendes ces 10 tickets !"
Le souffle coupé par l'audace et l'injonction, j'ai à peine le temps de récupérer.
Cet enfant, que j'ai nourri grassement, profite de ma faiblesse temporaire pour glisser ses tickets dans ma main.
Un peu comme ces vendeurs au marché qui te disent que tu es obligé d'acheter parce que tu as touché.
Plus possible de reculer.
Depuis ma vie est devenue un enfer.
Chaque soir je rentre la boule au ventre.
À peine le pas de la porte franchi que j'ai droit à une jolie séance de micro-management.
"Papa, combien as-tu vendu de tickets aujourd'hui ?
Quelles actions as-tu mis en place ?
Tu sais que tu DOIS vendre TOUS les tickets avant vendredi ?"
Aucune menace explicite.
Mais le ton ne laisse pas de doute quant au fait que je risque de passer un sale été si je ne remplis pas mes objectifs.
Tout est dans l'insinuation.
Je suis sûr que je ne suis pas le seul.
Qu'il y a d'autres parents dans la même situation.
Car tous les ans, à la même époque, c'est la même chose.
Notre école fabrique des tyrans.
Dans l'indifférence générale.
Étonné que le gouvernement n'ait pas déjà réagi en mettant en place un numéro vert.