En Argentine, on baisse les impôts mais les recettes fiscales augmentent pourtant : c'est la courbe de Laffer.
Depuis quelques mois, sur un an, et malgré la suppression ou la diminution de plusieurs taxes, les revenus fiscaux réels progressent de 5 à 7%.
La courbe de Laffer, que beaucoup en France qualifient de "théorie néolibérale" (sans jamais définir les termes, évidemment), trouve ici une vérification empirique :
- taxer trop tue la recette,
- taxer moins peut rapporter plus.
Pourquoi ?
Parce qu’un impôt plus raisonnable :
- fait revenir dans le circuit officiel ce qui l’évitait, voire ceux qui étaient partis : augmentation de la base fiscale.
- redonne du pouvoir d’achat aux entreprises et aux ménages : augmentation de l'investissement productif et de la consommation.
- accroit la compétitivité : moins de taxe permet de produire comparativement moins cher.
Ajoutez un facteur psychologique : un cadre fiscal stable et prévisible. Et les investisseurs se mettent à faire ce pour quoi ils existent : investir.
En Argentine, cette dynamique fonctionne aussi parce que le poids initial de l’impôt était étouffant, et que la baisse s’accompagne d’une rigueur budgétaire réelle.
Un plan, une stratégie, un cap appliqués, sans reculer à chaque manif’.
En gros l'inverse de ce qu'on fait en France : on écope d'un côté, on ouvre les vannes de l'autre à chaque plainte.
On cumule la fiscalité confiscatoire et l’instabilité réglementaire.
On change les règles tous les six mois, on taxe plus pour combler des déficits qu’on ne maîtrise pas, on détruit la confiance au lieu de la créer.
Résultat : on n’a ni les recettes, ni la croissance, ni la confiance.
Juste la dette.
Car le réveil argentin, procède d'une réflexion beaucoup plus profonde que les aspects folkloriques de la tronçonneuse ou du "a fuera" : un plan anticipé, préparé et appliqué de façon méthodique, qui a été annoncé clairement dès le départ.
Là aussi, rien de ce qu'on ressent actuellement à la tête de l'exécutif.
Au final, chez nous, la courbe de Laffer ressemble plus à un encéphalogramme plat.