En France, les restaurateurs doivent enchaîner leur mobilier pour éviter qu’il disparaisse.
Les immeubles sont fermés par des digicodes.
Les appartements par des portes blindées.
Les vélos par des antivols de compétition.
Il faut des vigiles pour tout : magasin, manif, fête de village…
Et quand l’État est impuissant à régler les problèmes, ce sont parfois les honnêtes gens qui finissent, à leur tour, par être hors-la-loi.
Comme ces restaurateurs obligés d’afficher la photo de voleurs pour se protéger.
Je pense souvent à cette phrase de Régis Debray : "Quand on supprime des frontières, on construit des murs."
Plus nos sociétés s'ouvrent d'un côté, plus elles semblent se fermer de l'autre.
Je reviens du Japon.
Un pays insulaire, culturellement attaché à la distinction intérieur / extérieur (uchi / soto).
Théoriquement plus "fermé".
Mais paradoxalement plus "ouvert" sur nombre d'aspects.
Pas de badge / interphone au pied de chaque immeuble.
Des vélos posés dans la rue souvent sans cadenas.
Des portes laissées ouvertes, à certains endroits, le temps d’une course.
Et si vous oubliez votre portefeuille, vous avez toutes les chances de le retrouver intact, plusieurs heures plus tard (cela m'est arrivé).
Pourquoi ?
Parce que l’insécurité n’est pas une fatalité.
Elle n’est pas qu’une question d’immigration ou de police (au Japon, les nationaux commettent plus de délit en proportion que les immigrés).
Elle est aussi affaire :
- d’éducation au respect,
- d’adhésion au contrat social,
- de contrôle social,
- et surtout de confiance.
Cette confiance qui permet à une société de respirer, et qui a presque disparu du paysage français.
Alors oui, on peut ironiser sur "les Japonais stressés, machos, suicidaires".
Mais venant d’un pays gavé d’anxiolytiques, champion du monde de la manif, de l’incivilité et de la défiance, ou la diffusion de certains films pose problème, la critique fait sourire.
Il n’y a pas de modèle parfait.
Mais il y a un constat simple : le recul permanent de la civilité et de la confiance n’est pas une fatalité.
Grand guide de l’orde du Coq argenté chez Le poulailler 3.0
20 days ago
Le Japon c'est de l'immigration qualifiée et ils ne font pas rentrer des gens avec des mœurs aux antipodes des leurs, à Rome fait comme les romains c'est l'inverse de chez nous
On marche sur la tête!!!! On a le droit de faire du "name and shame" par rapport aux entreprises qui ne respectent certaines lois ou règlements mais, afficher le visage d'un voleur est interdit...... Bravo!!!!! Que fait le législateur!!??