Est-on meilleur député si on s'habille de telle ou telle façon ? Non. Mais on peut progresser et gagner en crédibilité en apprenant les codes de son environnement.
La façon dont on s’habille n’affecte pas les compétences des individus.
Par contre penser que notre apparence n’a aucun impact sur ce que pensent les autres où la crédibilité que l’on véhicule est faire preuve de naïveté.
Qui viendrait à un 1er rendez-vous amoureux en tongs et jogging troué ?
Qui trouverait plus crédible un présentateur de JT en chemise ouverte jusqu’au nombril ?
Dans chaque situation il y a des codes implicites.
Ne pas les maitriser et ne pas en avoir conscience est être désavantagé.
C’est le risque de tomber dans la victimisation facile : “on m’a pas pris parce que je suis ceci ou celà”.
Pas forcément : si vous voulez travailler dans une banque, on va s’attendre à ce que vous vous habilliez différemment d’un livreur UberEats.
Ce n’est pas ce qu’est l’individu qui est remis en question, mais l’image ou les valeurs qu’il véhicule.
Je connais plusieurs associations de mentorat où un “ancien” va transmettre à des “jeunes” des codes, des aptitudes, des attitudes, qui leur permettront de s’émanciper de leur milieu, gagner en crédibilité, en acquérant des savoirs et des savoir-être.
Pour celles et ceux qui ont la mémoire courte, le cas de cette députée n’est pas isolé, et l’accusation de mysogynie est sortie facilement à tout bout de champs.
Avant elle, Cécile Duflot avait eu droit à son lot de critiques pour avoir porté une robe à fleurs…
Mais beaucoup d’hommes n’y ont pas échappé.
Il y a quelques mois c’était le député Louis Boyard qui était critiqué pour sa tenue.
Avant lui, c’était François Ruffin, venu siéger en T-Shirt.
Il y a quelques années un député communiste était venu en bleu de travail.
Et en 1981 Jack Lang avait fait scandale en portant une chemise avec col Mao.
Chacun voit midi à sa porte.
S’agissant du mauvais goût (peut-être ce post est-il de mauvais goût d’ailleurs), un livre érudit et amusant sur le sujet de Nicolas d'Estienne d'Orves : “Dictionnaire amoureux du mauvais goût”.