Il y a une seule organisation humaine qui imagine qu'il est normal de dépenser 40% de plus que ce qu'elle gagne. C'est la France.
Les recettes nettes du budget 2024, c'est 312 milliards d'Euros.
Les charges nettes du budget 2024, c'est 453 milliards d'Euros.
Il manque 141 milliards. Soit 45% des recettes si on veut être précis.
Quel prêteur ne se poserait pas à un moment des questions ? Et n'exigerait pas une prime de risque supplémentaire ?
Surtout si les dites dépenses supplémentaires servent :
- à financer un train de vie hors de propos,
- à financer des aides pour rapiécer des vêtements ou réparer des chaussures,
- à faire en sorte que 25% des services d'urgences ne soient pas en mesure d'assurer un service public continu, tous les jours, jour et nuit.
Sans parler du reste, vu et revu (les normes, le niveau scolaire, la thrombose judiciaire, etc).
Il y a aussi notre déficit commercial, qui traduit un problème de compétitivité.
Pas seulement avec la Chine, dans ce cas là on pourrait se dire "mais c'est normal, les salaires sont plus bas, ils sont plus compétitifs, etc".
Mais aussi avec la zone Euro, donc des pays avec des standards plus homogènes.
Et nous sommes le seul grand pays de la zone Euro dans ce cas.
Si la part de nos exportations dans la zone Euro s'était maintenue par rapport à l'année 2000, nous comptabiliserions 370 milliards d'Euros d'exportations de biens et services supplémentaires.
Une paille.
Cette perte de compétitivité impacte la production industrielle, avec comme conséquence de se faire rattraper par l'Espagne (coucou Fabien Fuentes 🌴). Tant mieux pour eux.
Conséquence de tout cela : il y a des chances que notre note auprès des prêteurs soit dégradée, et que le pays (donc nous) empruntions plus cher pour subventionner notre inefficacité et notre perte de souveraineté.
Car quand on a de la dette, on n'est pas libre de ses choix.
Rappelons-nous le cas de la Grèce il y a quelques années.
D'ailleurs, on prête à un Grec ancien, Thucydide, ces propos : "Citoyens, il faut choisir : se reposer ou être libre."
Je choisis la liberté plutôt que la Grèce 2.0.