Imaginez que vous puissiez écouter une nouvelle chanson des Beatles avec John Lennon, ou que vous puissiez choisir la voix et le style de votre artiste préféré. C’est ce que promet l’intelligence artificielle, qui bouleverse déjà l’industrie musicale.
➡️ Des versions IA d’artistes émergent sur le web
Sur YouTube et autres plateformes, on voit émerger depuis plusieurs mois des versions “IA” d’artistes :
- Kurt Cobain reprend du Scorpion,
- Michaël Jackson reprend Céline Dion ou fait une reprise de Take On Me de A-Ha,
- Madonna réenregistre ses titres en espagnol,
- Freddy Mercury chante Beat It,
- Le groupe Aisis, la version IA de Oasis sort un nouvel album,
- Un morceau imitant la voix du rappeur Drake devient viral.
Certaines sont troublantes de réalisme.
Souvent, on trouve à la base de ce mouvement des fans qui imaginent ce que leur artiste aurait pu faire s’il était encore vivant ou en activité.
➡️ Qui possède la voix d’un artiste ?
Cette dynamique pose plusieurs questions qui peuvent annoncer un nouveau bouleversement de l’industrie musicale et de la façon dont nous concevons et consommons la musique.
La première est celle de la propriété intellectuelle. À qui appartient la voix d’un artiste ?
C’est le problème juridique principal à lever. Une voix générée par une machine appartient-elle à l’artiste original ou à ses ayant-droits ?
Certaines maisons de disques ont déjà commencé à envoyer des lettres d’avocats à certains créateurs, estimant qu’ils s’agissaient d’une forme de contrefaçon qui pouvait porter atteinte à la considération de l’artiste ou de l’oeuvre originale.
Si quelqu’un sortait une version de la Danse des canards chantée par Freddy Mercury version IA, que penseraient ses ayant-droits ?
➡️ Vers une personnalisation extrême de la musique ?
La seconde est celle de la personnalisation.
Il pourra y avoir des versions IA de chaque artiste, et certains préféreront les versions IA par rapport à l’original.
Par exemple, un titre de Paul McCartney enregistré alors qu’il avait 73 ans (qui fête ses 81 ans ce 18 juin) a été changé avec la voix du Paul McCartney de 25 ans améliorant le résultat pour de nombreux fans.
En développant l’IA générative sur la composition, on peut imaginer que l’on choisisse un artiste, un style, des paroles, et qu’en retour on obtienne une chanson à la demande de notre artiste préférée.
Finis les albums ou les oeuvres qui marquent des millions de personnes ou une génération, le partage autour de celles-ci.
Chacun pourra avoir “ses” chansons de “son” artiste, renforçant l’individualisation voire la tribalisation de la société.
Que pensez-vous de cette révolution musicale ? Seriez-vous prêt à écouter des versions IA de vos artistes favoris ? Quels sont les risques et les opportunités de cette technologie ?