Imaginez, vous êtes dans un musée, vous voyez une femme assise, immobile, impassible, les yeux grands ouverts. Vous sentez que quelque chose ne va pas.
En fait c’est un robot humanoïde.
J’ai fait cette expérience, troublante, au musée des sciences de Tokyo.
Rétrospectivement, je me suis dit que c’était une sensation proche de celle de croiser un cadavre : quand elle est immobile on ressent cette absence de vie.
La mise en scène d’un autre robot du même musée, qui lui ressemble plutôt à C6-PO, était sur un mode plus “festif” et ne procurait pas ce malaise.
Hiroshi Ishiguro est le spécialiste et créateur de ces robots humanoïdes : il s’est d’ailleurs créé son double, tel un démiurge.
Ses recherches se focalisent notamment sur la relation entre humains et robots.
Il illustre cette volonté du Japon de développer ce secteur, poussé par la nécessité de remédier au vieillissement de la population, et d’une baisse de celle-ci à terme, tout en refusant de faire appel à l’immigration.
En faisant des robots qui nous ressemblent, Ishiguro pense que cette technologie se diffusera plus facilement et sera mieux acceptée.
Pour d’autres, comme je l’ai expérimenté, sa vision peut-être déstabilisante. Je pense que la culture y participe.
Chez les Japonais, de culture animiste, la différence animé / non-animé, vivant / non-vivant, n’est pas la même que chez nous.
Vous seriez plus à l’aise avec un robot hyper-réaliste ? Ou avec un robot type R2-D2 ?
En vidéo, Erica, création de Hiroshi Ishiguro, que l’on pourra voir à l’exposition universelle à Osaka en 2025.
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