"Je suis ministre, je n'sais rien faire" soupirait Louis de Funès dans "La folie des grandeurs".
Un demi-siècle plus tard, cette réplique sonne moins comme une vanne que comme un mode de recrutement.
Et comme le fait qu'au fond rien ne change sur le fond.
Macron évoquait au début de son 1er mandat qu'il fallait être fier d'être des amateurs. Mission réussie.
Pas besoin de compétences techniques, encore moins de vision stratégique : il suffit parfois d’avoir le bon réseau, le bon diplôme, ou d’être le bon fusible.
Sans parler des gouvernements, dans le passé, où ont été insérés des critères géographiques pour que toutes les "baronnies" aient leur ministre.
Cela explique pourquoi les arbitrages sont parfois faits par ceux qui ne comprennent ni les enjeux, ni les conséquences économiques, ni les rouages institutionnels.
Ainsi d'Agnès Buzyn qui expliquait récemment ne pas avoir compris ce qu'elle avait signé s'agissant de l'hebérgement des données de santé des Français.
Mais ils savent très bien rebondir dans un cabinet de conseil ou un groupe du CAC 40 une fois la mission accomplie. Ou retourner dans leur administration d'origine.
Le problème, ce n’est pas tant l’erreur que l’impunité.
Ce n’est pas tant l’incompétence que sa protection.
Peut-être qu’un mandat devrait donner droit à un devoir : celui d’assumer ses choix. Y compris après.