La droite veut prendre l'argent aux plus riches, la gauche veut le leur rendre : la formidable morale de l'encadrement des loyers.
Imaginez.
Vous êtes un CSP+, pas vraiment à l'abri du besoin.
Les choses de la vie font que vous êtes locataire.
Et votre ville vous redonne 1821 € chaque année.
Dans un monde normal, un gouvernement de droite ferait le nécessaire pour réduire la pression fiscale sur les plus riches.
Tandis qu'à gauche on se battrait pour leur prendre de l'argent pour le redistribuer.
Mais voilà. Nous sommes en France. En 2024.
Le gouvernement de droite se contorsionne pour taxer les ménages les plus aisés.
Tandis que des collectivités de gauche se réjouissent des économies qu'elles font faire aux locataires les plus riches.
Comme à Lyon et Paris.
Ou pour justifier du soit-disant bénéfice de l'encadrement des loyers on met en avant les pseudo-économies réalisées par les locataires.
Riches ou pauvres, peu importe.
Rien sur l'efficacité par contre.
Un rapport de l'APUR, association financée par la mairie de Paris, à ce sujet, était très éloquent.
Il montrait que les économies n'avaient pas été calculées en suivant une cohorte d'appartement sur Paris.
Mais par comparaison avec la dynamique d'autres villes.
Au doigt mouillé donc.
La Métropole de Lyon crie donc victoire, à l'approche du 3ème anniversaire de l'encadrement : 1821 € d’économies par an pour les locataires, grâce à ce dispositif.
Bravo… vraiment.
Les locataires les plus aisés, bien installés dans les beaux quartiers, applaudissent cet effet d'aubaine.
Grâce à ce dispositif, ils se paient des apparts à moindre coût, sans avoir rien demandé.
Et les plus modestes ? Ah ! Eux… Déjà qu'ils votent mal…
Ils galèrent encore plus.
Parce que moins d’offres, plus de concurrence.
Ils se retrouvent donc à lutter pour le moindre studio, écrasés sous le poids des dossiers rejetés.
Effet d’aubaine pour certains, cauchemar pour les autres.
La vraie justice sociale à Lyon et Paris ?
Faire passer les riches avant. Voilà la leçon.