La France, 1er producteur mondial de normes. Tandis que Bruno Le Maire évalue à 3% du PIB le coût de l'accomplissement des différentes tâches et procédures administratives par les agents économiques.
On exagère à peine quand on voit l'infographie reprise du Figaro.
À défaut d'avoir des usines qui produisent de la valeur ajoutée, et créent nombre d'emplois indirects, nous avons une bureaucratie qui fonctionne à plein régime.
Personne ne peut assimiler complètement notre droit, alors que "Nul n'est censé ignorer la loi", quand il n'est pas en plus largement incompréhensible pour un non-initié.
On est en plus loin de la facilité de lecture du Code civil de 1804.
Nous avons, spécificité française, la fâcheuse habitude de "sur-transposer" les directives européennes.
C'est ainsi qu'on se retrouve à interdire des pesticides pour certaines de nos cultures, et donc à voir les rendements et revenus baisser pour les agriculteurs concernés, mais en laissant par contre entrer des cultures venant de l'étranger qui ne sont pas soumises à ces normes.
Comment se tirer une balle dans le pied…
Tout ceci engendre confusion et embouteillage, au niveau du législateur, de l'administration, et des juges, et incompréhension au niveau de la population.
À tel point que l'exécutif a pris a plusieurs reprises diverses mesures de contournement pour déroger au droit normal, plutôt que de vouloir affronter le Leviathan de la norme et de la régulation.
L'exemple le plus emblématique étant le chantier de Notre-Dame, avec une loi ad-hoc pour outrepasser la règle des appels d'offre public et les réglementations sur le patrimoine.
D'un côté on fait, de l'autre on défait : faire et défaire c'est toujours faire quelque chose.
À ce sujet, Jérôme Fourquet fait le parallèle avec les Zones économiques spéciales chinoises, mises en place par Deng Xiaoping pour contourner là aussi la lourdeur bureaucratique de l'État chinois, et qui furent une clé de son succès.
Si au plus haut-niveau on semble avoir conscience du problème, le chemin semble long pour aboutir à une simplification et à un nettoyage.
Mais il me semble primordial, car aujourd'hui le "trop" crée une telle complexité qu'en réalité l'insécurité juridique est partout.
Peut-être faut-il adopter la méthode Trump, qui avait supprimé un flot de normes, sans juger du bien fondé de l'opération ou pas, d'un trait de plume ?