La France, c'est les charges et taxes sur les salaires, nettes de subventions, les plus élevées de la zone Euro.
Et elles représentent la plus forte proportion du salaire brut, avec 43%, devant l'Italie (40%).
Si on utilise le calculateur de l'URSSAF, à partir d'environ 4 300 € brut / mois sur 12 mois, le salarié touchera au maximum 50%, net de charges et impôts, de ce que verse l'employeur.
J'ai fait le même calcul pour la Suisse, en reprenant les mêmes chiffres, même si on est d'accord que ce ne sont pas forcément des salaires réalistes pour la Suisse, en tous cas pour les plus bas.
Et en Suisse, c'est à partir 37 000 CHF brut / mois (environ 38 000 €) que le salarié touchera moins de la moitié de ce que verse l'employeur.
Il s'agit juste d'une mise en perspective, qui ne veut pas raison.
Si l'on voulait faire des comparaisons internationales plus sérieuses, il faudrait aussi intégrer le coût des assurances privées que paie par exemple un salarié suisse pour avoir le même niveau de couverture qu'un salarié français.
Mais de l'autre côté, il faut aussi se rappeler que côté français le système de santé et de retraite est certes facialement "moins cher", mais :
❌ il est largement financé à crédit par de la dette,
❌ ce que le salarié ne paie pas de façon volontaire à une assurance privée, on lui prend d'office.
On a donc uniquement l'illusion que ce n'est pas cher.
On a en plus des fiches de paie qui ne brillent pas par leur simplicité, avec des salaires brut brut, des salaires bruts, du net avant impôt, du net après impôt, j'en passe et des meilleures.
Sans que la plupart ne comprenne réellement pourquoi une partie s'appelle cotisations patronales et l'autre partie cotisations salariales puisqu'il n'en voit de toute façon pas la couleur.
Dans un système libéral, où chacun aurait le choix, on pourrait imaginer :
✅ que la part patronale serve à financer des couvertures de base,
✅ que la part salariale soit vraiment rendue aux salariés qui pourraient choisir leur opérateur (l'URSSAF pourrait être l'un d'eux) et leur bouquet de santé, plutôt que se voir imposer en plus des mutuelles d'entreprises pas toujours adaptées à leurs besoins.
L'État jouerait le rôle de régulateur. Si l'URSSAF est meilleure tant mieux. Si les assureurs ou mutelles sont meilleures tant mieux.
Mais dans ce système nous serions collectivement contraints de payer le vrai coût de notre santé.
Pour ou contre ?