La France possède un savoir-faire unique : créer de la dette. Bonne nouvelle, l'exécutif envisage de l'exporter.
Lors de sa visite en Allemagne la semaine dernière, Emmanuel Macron a indiqué souhaiter doubler le budget de l'Union européenne.
Le budget de l'Union européenne s'établit à environs 170 milliards d'Euros :
✴️ 108 milliards de contributions nationales, dont 27 milliards pour la France,
✴️ 22 milliards de droits de douane,
✴️ 21 milliards de TVA,
✴️ 6,5 milliards de taxe plastique,
✴️ 2,5 milliards de divers,
✴️ 10 milliards en contribution du Royaume-Uni.
En face les dépenses se répartissent de la façon suivante :
✴️ 57 milliards pour la pêche et l'agriculture,
✴️ 51 milliards de politique de cohésion,
✴️ 14 milliards d'aide extérieure,
✴️ 13 milliards en recherche et innovation,
✴️ 11 milliards pour l'adminisatration,
✴️ 22 milliards répartis dans différents postes (migrations, Erasmus, espace, …).
Sans parler de la pertinence des dépenses et des politiques menées, sur lesquelles il y aurait beaucoup à dire, attardons-nous sur l'aspect technique de la proposition et ses implications.
3 possibilités s'offrent pour doubler le budget :
1️⃣ Augmenter les contributions nationales notamment
Cela signifie plus d'endettement à moins de réduire les dépenses nationales.
Avec nos finances actuelles, c'est compliqué.
Qui est prêt à faire des économies pour financer plus l'UE ?
2️⃣ Créer des ressources propres
Autrement dit, des impôts ou taxes supplémentaires.
Avec la situation française, difficile d'imaginer alourdir encore la fiscalité.
3️⃣ Emprunter au niveau européen, comme cela avait été fait lors de la crise Covid
C'est la solution la plus réaliste, mais aussi la plus impactante politiquement.
L'UE n'a pas épuisé ses capacités d'endettement et avec une notation AAA, les marchés adorent ses obligations.
Cette solution renforcerait le "moment hamiltonien", où, comme aux États-Unis, les dettes des états membres seraient reprises par l'UE, renforçant ainsi le fédéralisme.
Correspondant à la vision politique de Macron, et son européanisme, un des rares thèmes où il a eu des convictions constantes.
En l'état des dissenssions actuelles entre les états membres, il y a peu de chance que cette proposition déclenche un enthousiasme débordant.
Mais si elle devait prospérer, nous aurions tout intérêt à mettre en avant notre savoir-faire un terme de création de dettes et déficits divers variés.
Un domaine d'excellence depuis 50 ans qui pourrait devenir un nouveau secteur d'exportation.