La solvabilité des candidats locataires devrait être une open data, pas un secret d'État.
En France, accéder aux fichiers de la Banque de France des mauvais payeurs est un privilège exclusif aux institutions financières.
Pourtant, le risque pris par un propriétaire bailleur est tout aussi réel, sinon plus car il n'a pas la même surface financière.
700€, c'est le prix d'un smartphone ou du loyer moyen en France.
La différence ?
Pour le smartphone, si vous l'achetez en 3 fois sans frais, l'organisme de financement aura le droit de vérifier vos incidents de paiement.
Pour le loyer, alors que vous partez a priori sur au moins 12 mois, soit un engagement potentiel de 8 400 € vis à vis du propriétaire, celui-ci doit se contenter de votre bonne foi.
Résultat ?
Un propriétaire scrupuleux peut se retrouver fiché parce qu'il ne peut rembourser son crédit à cause de loyers impayés.
Mais le locataire, potentiellement mauvais payeur, sera demeuré à l'abri des vérifications que le propriétaire a subi lorsqu'il a souscrit son crédit.
Ubuesque.
Dans des pays comme la Suisse, des registres existent qui recensent les impayés de tout un chacun, et son exigibles pour la moindre location.
C'est une sorte de casier judiciaire des paiements.
Nous pourrions adopter une solution similaire qui pourrait renvoyer un score simple et éclairant (A, B, C, …) selon l'historique des incidents de paiement, avec une prescription au-delà de 5 ans.
On donnerait ainsi aux propriétaires, eux-mêmes engagés financièrement, les mêmes moyens de se prémunir de difficultés de trésorerie que ceux dont bénéficient les professionnels du financement.
Plutôt qu'utiliser des méthodes aussi efficaces qu'un tirage de tarot ou la roulette russe.
Normal non ?