Le Brésil a développé Pix, son moyen de paiement électronique souverain. Et ça ne plaît pas du tout à Donald Trump.
Pourquoi ? Parce que les paiements par Visa, Mastercard ou American Express sont désormais minoritaires.
Autrement dit : des milliards de commissions qui ne partent plus directement dans les caisses d’entreprises américaines.
Pix, c’est désormais environ 70 milliards de transactions par an.
Et rien qu’en juin dernier : 500 milliards d’euros de transferts.
Son principe est d’une simplicité désarmante :
- inscription sur la plateforme,
- liaison compte bancaire,
- réception d'un QR code,
- paiement instantané, 24h/24, 7 jours / 7, en scannant celui du destinataire.
Pas besoin de terminal hors de prix pour le commerçant du coin.
Et surtout : c’est gratuit pour les particuliers et d'un très faible coût pour les pros.
Résultat :
- l’argent liquide recule,
- les acteurs américains reculent, Whatsapp a pour le moment abandonné son système de paiement au Brésil,
- et Washington crie, pas forcément de façon injustifiée, à la concurrence déloyale.
Car le seul bémol, c'est la fausse gratuité, financée en partie par le contribuable, que la Banque centrale brésilienne voulait revoir avant de se faire rattraper par une fronde populaire.
Obligeant le gouvernement brésilien à intervenir.
Mais aujourd’hui, Pix est une fierté nationale au Brésil.
Et il commence à s’implanter en France dans les commerces fréquentés par les touristes brésiliens.
Il se distingue d'autres solutions similaires, comme la chinoise Alipay, par le fait que c'est un service public, et non privé, et par son utilisation vraiment massive.
Nous, pendant ce temps-là, on discute depuis dix ans pour “simplifier les paiements”.
On lance des comités Théodule sur “la souveraineté numérique”.
Et on laisse nos transactions, nos données et nos commissions filer à l’étranger.
Bref : quand on veut, on Pix.
Quand on ne veut pas, on PowerPoint.
Intéressant, il me semble avoir entendu un argument de souveraineté européenne sur ce sujet à propos de l’euro numérique… qui par ailleurs faisait l’objet d’autres critiques, j’en conviens
On ne paie pas du tout comptant au Brésil, c’est même tout le contraire : les achats sont effectués en plusieurs mensualités à des taux d’intérêts élevés.
Il n’en reste pas moins que le système Pix est excellent et doit être copié ASAP par la Banque de France en garantissant un service public souverain.