Le réchauffement climatique et l'augmentation de la population évitent la famine à des millions de personnes au Sahel.
C’est ce que constatent les scientifiques, qui mesurent depuis plusieurs années une hausse des précipitations dans cette région semi-aride d’Afrique, tandis que la production agricole y bat des records.
Quand j'étais enfant, le Sahel c'était une région ravagée par les sécheresses, où les gens mourraient de faim. On parlait de construire une Grande Muraille verte pour freiner l’avancée du désert.
Mais aujourd’hui, le vent a tourné.
Le réchauffement climatique en augmentant l'évaporation a un effet bénéfique sur le Sahel : il apporte un air plus frais et chargé d'humidité qui renforce la mousson africaine.
C'est donc plus de pluie et de verdure.
Les études menées à partir de photos satellites permettent de constater un reverdissement constant depuis plusieurs années.
Plus étonnant, le reverdissement s'accélère dans les régions les plus peuplées.
Selon Luc Descroix, hydrologue travaillant en Afrique, l'augmentation de la population participe à l'accroissement de la production agricole.
Son hypothèse est que les paysans étant plus nombreux, ils ont les moyens de passer à une agriculture plus intensive en travaillant plus la terre.
Les rendements ont triplé tandis que la population a doublé.
Ce qui permet de planter des espèces qui vont elles-mêmes nourrir la terre, de dépenser de l'argent pour acheter des engrais, ce qui à son tour augmente les rendements.
Le Mali est désormais exportateur de céréales, tandis que d'autres pays alentours battent leurs records de production.
Sans compter que le reverdissement est aussi une aubaine pour la faune et la flore qui trouvent de nouveaux espaces où s'épanouir.
On est loin des clichés décroissants et misérabilistes, même si bien sûr, le réchauffement crée d'autres problèmes ailleurs.
Mais c'est une information que vous ne trouverez pas chez les prophètes de l'apocalypse…