"Les entrepreneurs n'ont pas besoin qu'on les aide mais qu'on leur foute la paix" explique Rafik Smati au sujet des "211" milliards d'aides que percevraient les entreprises en France.
Même Fabien Gay, rapporteur communiste de la commission sur le sujet, l’admet : sur ces 211 milliards, à peine 48 milliards sont de vraies subventions.
Le reste correspond notamment à des réductions d'impôts et de charges.
Autrement dit la contrepartie du tas de contraintes qu'on a accumulé au fil du temps (35 heures, décorrélation du SMIC avec les gains de productivité, …).
C'est la grande spécialité française : prendre d’une main, pour mieux redonner de l’autre.
On se targue de beaucoup redistribuer.
Mais en fait on entretient un système où on prend beaucoup, parce qu'on a plein de belles idées généreuses, puis où le principe de réalité arrive et on est obligé de rendre une partie.
On tricote d’un côté, on détricote de l’autre.
Ça vaut pour les impôts des entreprises.
Ça vaut pour les impôts des particuliers (crédits d’impôt, niches, etc.).
Ou encore, l’exemple caricatural de l’encadrement des loyers :
- On plafonne, parce que ces affreux propriétaires qui s’engraissent sur le dos des gentils locataires (au passage, les impayés ont triplé en 6 ans) méritent bien d’être punis.
- Puis on découvre que ça rend les rendements médiocres, menace la trésorerie de ceux qui remboursent un crédit et paient les rénovations alors on invente le "complément de loyer" pour rafistoler le bricolage.
Je te prends, je te redonne.
Ça passe à gauche, ça revient à droite.
Encore pire qu’un bonneteau sur le Champ de Mars.
C'est illisible. Ça entretient des mécaniques infernales.
Au milieu une bureaucratie et le sentiment de devoir faire l'aumône pour les entrepreneurs.
C'est la France.
Comme disait Courteline : "On sème des fonctionnaires et on récolte des impôts."
Mais ne vous y trompons pas : le problème n’est pas les fonctionnaires.
Le problème, c’est d'abord le courage politique.