Les taux d'emprunt bas favorisent l'enrichissement des plus favorisés et l'appauvrissement relatif des autres.
Certains regrettent la période des taux à 1% sur 20 ans. Parce que ça permettrait d'acheter moins cher.
Et que cela faciliterait l'accession à la propriété.
Ok, mais c'est oublier tous les effets négatifs, notamment le fait que cela conduit à accélérer l'accumulation de capital et patrimoine par les plus favorisés.
Et quand les taux sont bas, c'est généralement parce qu'on veut relancer une économie qui ne se porte pas très bien.
J'identifie 4 points :
1️⃣ Effet de levier sur les actifs financiers et immobiliers
Quand les taux d'intérêt sont bas, les marchés financiers et l'immobilier s'envolent.
Les ménages les plus riches, qui possèdent déjà la majorité des actions, obligations et biens immobiliers, en profitent.
Les classes modestes, elles, ont moins d’actifs à valoriser et bénéficient donc peu de cette hausse.
2️⃣ Accès au crédit : réservé aux plus aisés
Oui, emprunter coûte moins cher. Pour ceux qui peuvent se le permettre !
Les banques prêtent volontiers aux profils stables, mais restent prudentes avec les ménages modestes.
Car les banques gagnent moins et ont donc moins marge de sécurité (bon on ne va pas pleurer quand même, hein).
Résultat : ceux qui ont les moyens d’emprunter investissent et s'enrichissent, tandis que les autres restent exclus de ce mécanisme de valorisation.
3️⃣ Hausse du coût de la vie, surtout pour les locataires
Les taux bas favorisent la hausse des prix immobiliers, rendant l'accès à la propriété plus difficile pour les classes moyennes et populaires.
Et pour les locataires ? Les loyers augmentent aussi, par ricochet, surtout dans les grandes villes.
Résultat : une part croissante du revenu passe dans le logement, au moins tant que l'offre et la demande s'équilibrent.
4️⃣ Épargne populaire et retraites mises sous pression
L’épargne classique (livrets réglementés, fonds euros) voit son rendement diminuer à mesure que les taux baissent.
Autrement dit, l'épargne des ménages modestes s'érode.
Tandis que les provisions de pension sont moins rémunérées : il faut donc provisionner plus pour servir le même montant de rente.
Pendant ce temps, ceux qui peuvent diversifier leur portefeuille (actions, immobilier) compensent cette perte et continuent d’accumuler du patrimoine.
Au final, si certains peuvent regretter l'époque des taux à 1%, une anomalie historique, ce n'est peut-être pas une mauvaise nouvelle que les taux remontent.
Sauf pour l'État français et sa dette abyssale.