L'État devrait donner un chèque-éducation à chaque ménage.
Notre système de carte scolaire est hypocrite, il favorise l'endogamie.
Le recrutement étant géographique, dans un quartier favorisé on trouve plus d'élèves favorisés.
À l'opposé les élèves les moins favorisés sont concentrés dans d'autres établissements.
On a une égalité formelle, mais pas réelle.
La ségrégation est géographique, sociale, voire culturelle.
Tout le monde se doute que dans n'importe quel collège "Rosa Parks" on a moins de chances d'évoluer dans un contexte favorable aux apprentissages que dans un "Louis le Grand" (criez pas, quand je dis un truc j'ai les chiffres).
Je ne connais aucun parent "bobo" qui pour être en cohérence avec ses convictions, malgré les beaux discours, envoie ses enfants dans un lycée de ZEP.
Il y a d'ailleurs un marché de l'immobilier pour les privilégiés, consistant à acheter ou louer une adresse, afin d'obtenir une place dans le bon établissement.
Une solution libérale (aïe) et moins hypocrite serait donc de donner un chèque à chaque famille, correspondant à ce l'État est censé dépenser pour chaque élève de la famille.
Chaque famille pourrait l'utiliser pour payer la scolarité dans l'établissement qu'il souhaite, public ou privé.
On pourrait aussi imaginer que chaque établissement puisse fixer son prix et :
- baisser son prix s'il souhaite améliorer son rapport qualité / prix,
- augmenter son prix s'il souhaite maximiser ses ressources.
On pourrait aussi imaginer que les profs puissent louer des salles pour donner des cours privés en dehors de leurs heures, plutôt que d'aller piger chez Acadomia et consorts.
Ainsi, à moyen terme, un établissement "pourri" verrait son prix baisser, le reliquat pouvant être utilisé par les familles du cru pour payer des cours particuliers supplémentaires.
"Oui mais bon, les bonnes écoles vont se trouver submergées de demandes".
Possible.
Pour éviter que les élèves locaux se voient blackboulés, on peut imaginer que les établissements restent obligés de prendre les élèves locaux sans surcoût, mais qu'ils puissent fixer des prix plus élevés pour les élèves hors secteur.
Ce qui permettra d'équilibrer l'offre et la demande, tout en diversifiant les financements.
"Oui mais plus personne ne voudra aller dans les mauvaises écoles".
Oui et non.
Si on fait payer cher un environnement médiocre oui. Si on le fait payer peu cher, mais ce qui permet de se rattraper par des cours privés, c'est mieux.
On pourrait aller encore plus loin.
Quand un cours n'a pas lieu, les familles devraient être remboursées de la prestation non-effectuées, plutôt que les gosses subissent l'absence de formation.
Ce qui laisserait aux parents la possibilité, en cas d'absence prolongée, de payer des cours de remplacement à la progéniture.
En 1970, John Lennon chantait "Power to the people", le pouvoir au peuple.
On pourrait essayer non ? Mais vraiment.