Mediapart affirme que la pénurie de logements à Paris est causée par des multipropriétaires qui refusent de louer. Pas forcément ⬇️
L'APUR, association dépendante de la mairie de Paris, révèle que, en 1945, Paris comptait 1,2 million de résidences principales pour 2,8 millions d'habitants.
Aujourd'hui, nous sommes à 1,1 million pour 2,2 millions.
Donc une baisse de 10 % des résidences principales mais une chute de 30 % de la population.
✅ Moins de tension sur les résidences principales.
Le nombre de propriétaires occupants a triplé depuis 1954, atteignant 330 000 environ aujourd'hui.
Le nombre de logements en location, lui, a chuté, passant de 1,1 million à 700 000.
Après la guerre, de nombreux immeubles appartenaient à un seul propriétaire.
La propriété a été éparpillée au fil du temps.
✅ La concentration de la propriété s'est donc réduite au fil du temps.
De plus les logements loués étaient souvent insalubres et suroccupés.
Selon l'APUR, les conditions de confort des occupants se sont donc améliorées.
Une part importante des logements vacants est constituée des résidences secondaires.
Leur nombre est passé de 13 000 en 1954 à 135 000 en 2020.
✅ Cette hausse n'a pas réellement nuit aux résidences principales qui ont baissé de 5 %, tandis que la population résidente baissait de 30%.
Et les logements supposés vacants proprements dits ?
Pour une part un chiffre reconstitué.
Exemple : si pour 100 000 locations on a un délai entre 2 locations de 6 mois, on va considérer qu'il y a 50 000 logements vacants.
Si ce délai passe à 3 mois, le nombre de locations n'a pas bougé, mais le nombre de logements vacants sera estimé à 25 000.
✅ Une bonne partie du nombre de logements vacants s'explique donc par une mobilité importante et les délais plus ou moins importants (par exemple pour une remise en état) entre 2 locations.
Les "vrais" logements vacants ne résultent pas uniquement du refus de louer.
L’APUR estime qu'il y a 18 000 logements vacants depuis plus de 2 ans.
Notamment parce que, par exemple, il y a attente de travaux, plus ou moins lourds, une succession qui tarde. Ou car il y a vente.
La situation du logement à Paris est donc complexe.
Elle découle d'une évolution démographique et d'un changement dans la structure de propriété.
Elle mérite mieux qu'une lecture biaisée, sans maitriser les chiffres, par confort idéologique.