Même aidées, les entreprises françaises restent les 2e plus imposées d’Europe, selon Rexecode.
Une fois le solde impôts - crédits d’impôt - aides calculé, la charge nette atteint encore 20% d'imposition, juste derrière la Suède.
Ce qui attire mon attention, c’est le Danemark : 9 % seulement.
Pourquoi ?
Parce que là-bas, la fiscalité repose avant tout sur les personnes physiques. L'IR représente 52% des revenus de l'État. Contre environ 21% en France.
C'est l'IR qui finance la protection sociale pour simplifier.
Et alors que plus d'un ménage sur 2 en France ne paie pas d'IR, 94% des contribuables le paient au Danemark.
Un modèle que je trouve intelligent, pour plusieurs raisons :
- Les entreprises sont plus exposées à la concurrence internationale que les particuliers.
- Les particuliers sont "captifs" et plus difficiles à délocaliser.
- Une fiscalité faible sur les entreprises favorise l’emploi, l’investissement et l’innovation.
Mais ce modèle à forte imposition sur les personnes physiques ne fonctionne que si le contribuable a le sentiment d’en avoir pour son argent.
Car si un grand pouvoir appelle de grandes responsabilités, une grande redistribution exige de grands contrôles.
Et c’est là une autre force du Danemark : la rigueur.
Une étude de l’IFRAP montre que pour toucher des aides sociales, il faut prouver son attachement au pays.
- Pour les allocations familiales : 6 ans de résidence sur les 10 dernières années.
- Pour l’équivalent du RSA : 9 ans sur 10, dont 2,5 en emploi régulier.
En France ? Open-bar pour les résidents communautaires et certaines nationalités. Et seulement 5 ans pour les autres.
Ce modèle danois a d’autres vertus :
- un taux de chômage faible (≈4 %) grâce à une flexisécurité bien pensée.
- un marché du travail dynamique et inclusif.
- une confiance des citoyens dans la dépense publique et la qualité des services rendus.
En clair : moins d’hypocrisie, plus d’efficacité.
Et puis le gouvernement danois fait quelque chose d'assez surprenant pour nous : il a tendance à écouter son peuple, plutôt qu'à lui expliquer que ce qu'il voit n'existe pas.
Ce qui entretient un sentiment de confiance qui entretient l'adhésion au contrat social.
Résultat : 80% des Danois se disent satisfaits de payer des impôts.
Tout ce qu'on ne voit pas en France donc.
La question est donc moins « combien prélever ? » que « qu’est-ce qu’on en fait ? »
Et c’est là que la France a encore tout à apprendre.