"Nous ne baissons pas la dépense publique. Nous freinons la hausse de la dépense publique." explique Nicolas Doze.
Traduction : au lieu de dépenser 60 milliards de plus en 2026, nous dépenserons seulement 16 milliards de plus.
Et certains osent encore parler d’austérité.
Le mot est vidé de son sens, une tradition très française.
Chez nous :
- Supprimer des dépenses pas franchement indispensables = austérité.
- Expulser des gens sans droit ni titre = extrême-droite.
- Constater des victimes civiles en guerre = génocide.
Sauf que la vraie austérité, la voici :
- Plan Rueff–Pinay en 1958 en France,
- Grèce, Portugal, Espagne dans les années 2010,
- Canada 1995–98,
- Suède dans les années 1990,
- Argentine récemment.
Partout, la potion est amère à court terme.
Mais efficace à plus long-terme :
- moins de dépendance vis-à-vis de l'étranger = plus d'indépendance dans les choix = plus de démocratie,
- un dynamisme qui nous en rabat (voir par exemple les performances espagnoles et son industrialisation, ou la croissance qui a suivi le plan Rueff-Pinay),
- des marges de manoeuvre pour réinvestir là où c'est nécessaire dans un contexte de concurrence internationale.
La France, elle, n’a jamais connu de telle cure depuis au moins une 40aine d'années.
Nous restons l’un des pays d’Europe qui dépense le plus : 57% du PIB en dépenses publiques, contre 49% en moyenne dans l’UE (Eurostat 2024).
Et pourtant, nos résultats en santé, éducation, sécurité ou justice ne sont pas meilleurs que ceux de pays qui dépensent moins.
Voire, et c'est le comble, ils sont moins bons.
Mais après tout, peut-on s'étonner qu'on court moins vite le marathon si l'on pèse 150 kilos plutôt que 75 ?
La vraie question n’est donc pas "faut-il couper ?" mais "pourquoi dépense-t-on autant pour des résultats aussi moyens ?".
On pourrait s'accomoder d'une pression fiscale importante si l'on avait le sentiment d'une efficacité dans la dépense.
La vraie "justice sociale" ne consiste pas à distribuer toujours plus, mais à dépenser mieux.
Au lieu de tenter de faire supporter une dépense publique exorbitante aux citoyens il faut arrêter la gabegie d’un état qui rend de moins en moins de services pour un coût toujours croissant !