On ne peut pas plaire à tout le monde, et à trop vouloir être inclusif on se coupe de sa cible : Victoria Secret a payé pour le savoir.
En mettant en scène, lors de ses fameux shows, des modèles longilignes, supposées hétérosexuelles, la marque de sous-vêtement était devenue la cible de certains lobbys qui lui reprochaient son manque d'inclusivité.
Sous le feu des critiques, la marque a entamé un tournant "woke" en s'achetant les services de telle joueuse lesbienne (comme Megan Rapinoe), d'un modèle transexuel, et de femmes aux formes plantureuses de différentes origines.
Ouf, les actes étaient enfin en accord avec la morale.
Sauf que le capitalisme n'est pas moral.
Et que les clients ne sont pas toujours sensibles aux injonctions idéologiques, surtout quand elles sont trop voyantes.
La communication "inclusive" de Victoria Secret n'a pas été assez inclusive pour le chiffre d'affaire, puisque celui-ci a baissé de 5%.
La marque annonce donc son retour à la "sexyness" en espérant reconquérir le public qui s'est éloigné.
Récemment c'est Budweiser qui a vu ses ventes se casser la figure après la promotion d'une égérie transexuelle pour représenter la marque.
Deux constats :
1️⃣ le capitalisme n'est ni moral ni immoral : il est amoral. Il s'empare de la morale du temps si elle lui est favorable, mais s'en détourne si son intérêt est ailleurs.
2️⃣ les actes des clients ne sont pas forcément en adéquation avec leur morale, mais ils ne vont pas forcément le dire : l'oublier c'est risquer d'opter pour une mauvaise stratégie et communication.
Il faut d'abord étudier ce que font les clients, avant de se baser sur ce qu'ils disent.
Sur le sujet, on peut lire "Le capitalisme est-il moral ?" d'André Comte-Sponville.