On regarde trop souvent le présent à travers l’écran de notre téléphone portable.
La preuve des milliers de personnes sur les Champs Élysées le 31 décembre qui, au lieu d’apprécier le spectacle, le regardent à travers l’écran de leur téléphone.
Tous ces écrans qui éclairent l’avenue c’est impressionnant et cela reflète l’époque.
Cela traduit la peur de manquer quelques chose d’important à l’heure de l’hyperconnectivité et de l’information instantanée.
On n’est plus connecté aux personnes qui nous entourent : chacun est dans bulle, même s’il ou elle est accompagnée.
Plutôt que de voir un spectacle à 180° on le regarde à travers un écran de 4 ou 5 pouces, et on est concentré sur le cadrage plutôt que sur le spectacle lui-même.
On enregistre pour se souvenir de ce qu’on n’est pas en train de réellement regarder : paradoxal.
On ne semble plus en mesure d’apprécier le moment présent, d’être pleinement là.
On filme et on rentre ensuite chez soi, satisfait, pour regarder l’évènement qu’on n’a pas apprécié en direct avec un mauvais son, et un résultat approximatif.
Quand on le regarde. Bien souvent ça finit aux oubliettes numériques.
Une fois partagé sur Instagram ou Whatsapp on a le sentiment du devoir accompli : on dit aux autres qu’on y était.
Physiquement mais pas mentalement.
Je ne jette pas la pierre : j’ai déjà fait pareil. Et on a tous fait pareil : on n’a pas été réellement là à un moment ou un autre, évènement public ou privé.
On n’apprend plus à se souvenir.
Un conseil de lecture sur le sujet : “Les liens artificiels” de Nathan Devers.