"Ouin ouin, les patrons gardent tout le pognon !" Oxfam
Oxfam, cette association très très à gauche, a deux caractéristiques bien connues :
1️⃣ Elle lutte d’abord contre les riches, avant de lutter contre la pauvreté. Peu importe que les pauvres restent pauvres, tant que les riches ne le sont plus;
2️⃣ Elle souffre de dyscalculie chronique. À chaque rapport, les chiffres sont tronqués, les méthodologies douteuses, et les conclusions feraient rire n’importe quel fiscaliste ou expert-comptable.
Dernier épisode en date : "C’est horrible, des patrons gagnent 695 fois le salaire moyen de leurs salariés."
Le chiffre choque, indigne, émeut… mais laisse entendre que si ces salauds de patrons prenaient 0€, les salariés vivraient bien mieux.
Et si on faisait les calculs ? J’ai pris les 4 entreprises citées.
Ça m’a pris 5 minutes :
1. Téléperformance :
- Salaire du PDG : 19,7 millions d’euros par an.
- 510 000 salariés dans le monde, salaire moyen : 2362 €.
Si on divise le salaire du PDG entre les salariés :
➡️ 3,21 € par mois.
➡️ Soit une augmentation de… 0,14 %.
2. Carrefour :
- Salaire du PDG : 5 millions d’euros.
- 500 000 salariés, salaire moyen : 1021 €.
En partageant ce salaire :
➡️ 0,83 € par mois.
➡️ Augmentation : 0,08 %.
3. Dassault Systèmes :
- Salaire du PDG : 44 millions d’euros.
- 24 000 salariés, salaire moyen : 9623 €.
Si on redistribue :
➡️ 153 € par mois.
➡️ Augementation : 1,58 %.
4. Stellantis :
- Salaire du PDG : 36,5 millions d’euros.
- 258 000 salariés, salaire moyen : 10 863 €.
En partageant :
➡️ 11,79 € par mois.
➡️ Augmentation : 0,11 %.
Ces chiffres montrent que les coefficients avancés par Oxfam sont douteux (le salaire moyen de Stellantis ? Vraiment ?).
Mais ce n’est même pas le problème.
Le vrai problème, c’est qu’on ne prend pas 5 minutes pour réfléchir.
On joue sur l’émotion, on simplifie tout, et on sort des chiffres bruts comme s’ils résumaient une vérité universelle.
Alors oui, peut-être que certains salaires de PDG sont moralement discutables.
Mais en supprimer un ne change rien ou presque.
Dans certains cas, ça fait 1,58 % d’augmentation, et encore, ça ne tient pas compte des primes d’intéressement que les salariés reçoivent déjà.
Tout ça pour ça ?
Si on veut vraiment parler des inégalités, peut-être faudrait-il commencer par poser les bonnes questions, avec des calculs sérieux, et arrêter de raconter des histoires pour faire pleurer dans les chaumières.