Pour vendre l'humour reste une solution plus efficace que la morale.
J'ai trouvé cette pub excellente et bien plus efficace que les messages moraux et culpabilisateurs auxquels on a souvent droit sur la thématique de l'écologie.
Comme manger bio c'est meilleur pour la santé, c'est meilleur pour la planète, etc.
Le 2nd degré est une chose qui se perd.
Pour avoir du 2nd degré il faut :
✅ ne pas se prendre au sérieux, ne pas penser qu'on est le nombril du monde,
✅ une certaine culture qui permet de mettre les choses en perspectives.
Et plus une cause semble juste pour ceux qui la soutiennent, moins ces soutiens semblent drôles et ouverts.
Je pense que n'importe qui de sensé sera plus sensible aux mêmes arguments développés par un José Bové que par une Greta Thunberg.
Quand on est dans le camp du "Bien", il faut avoir l'air grave, il faut être "concerné".
Et plus on est persuadé d'agir pour le "Bien", moins on est tolérant, moins on est ouvert à la contradiction.
On entre dans des logiques :
❌ de biais de confirmation : on ne retient que ce qui conforte nos idées, ce qui autoentretient le sentiment d'avoir raison.
❌ de dissonance cognitive : on se retrouve en situation d'inconfort psychologique lorsqu'on est confronté à des informations contradictoires, et on préfère se réfugier dans ses certitudes.
À la fin du processus, on se retrouve avec des concepts comme :
✴️ les "safe space" : des endroits où l'on peut s'isoler des idées ou propos que l'on estime choquants, même s'ils peuvent être vrais et fondés.
✴️ les "micros agressions" : un propos ou un comportement banal pour son émetteur mais perçu à tort ou à raison comme outrageant pour son récepteur.
Conséquence ? Sur certains campus américains c'est limite plus outrageant de mégenrer quelqu'un que de scander "mort aux juifs".
Ce qu'avait parfaitement anticipé Dostoïevski : « La tolérance atteindra un tel niveau que les personnes intelligentes seront interdites de toute réflexion pour ne pas offenser les imbéciles ».