Pourquoi un salaire minimum unique pour des réalités économiques qui n’ont rien d’uniforme ?
Prenons Paris et Guéret (Creuse) : deux mondes.
Avec un SMIC, à Guéret, on peut vivre, épargner, et même rêver d’acheter une maison. Rien de luxueux bien sûr.
À Paris ? Mission impossible.
Un SMIC national unique, c’est comme vouloir habiller tout le monde avec une taille unique. Ça ne marche pas.
Selon l’INSEE, il faudrait un différentiel d’au moins 34% entre le SMIC parisien et celui de Guéret pour refléter le coût de la vie.
Pourquoi adapter le SMIC localement ?
1️⃣ Pour les travailleurs : Un SMIC indexé au coût de la vie garantirait une qualité de vie décente, qu’on vive en Île-de-France ou dans le fin fond du Limousin.
2️⃣ Pour les entreprises : Des salaires adaptés offriraient un avantage compétitif aux zones rurales ou moins peuplées, attirant des employeurs là où on les attendait le moins.
En Suisse, chaque canton peut fixer un salaire minimum qui lui est propre.
Car on trouve stupide d'imposer à une entreprise du canton du Jura le SMIC de Genève, le plus élevé au monde, alors que le coût de la vie y est notablement inférieur.
Même chose aux USA : le salaire horaire minimum en 2023 était de 7,25$ pour l'Alabama, mais de 15,50$ pour la Californie.
Chez nous, à la suite de la publication de l'étude "2017/2027 - Quels leviers pour l'emploi", France Stratégie avait suggéré d'étudier cette piste.
Avec comme objectif de réduire les disparités régionales tout en stimulant le développement économique des territoires.
Le SMIC départemental, ce serait un outil puissant pour un rééquilibrage territorial.
Mais cela nécessite un changement important de philosophie dans un pays marqué par l'égalitarisme.