Préparez-vous à être submergés par les sempiternels posts de rentrée sur LinkedIn.
Vous y découvrirez sans doute Jonquille, cette mère courage qui jongle entre un job "à impact" et l'éducation de ses deux prodiges.
Jonquille, qui tient à nous rappeler qu'elle a des "valeurs" (traduction : elle coche les bonnes cases dans l'isoloir).
Elle culpabilise de gagner sa vie, alors elle compense en ayant un métier "à impact'".
C'est assez nébuleux et ça permet de donner des leçons de morale à peu de frais.
Mais bon ça semble suffisant pour apaiser sa dissonance cognitive entre son mode de vie bourgeois et ses grandes idées progressistes.
Jonquille est aussi une adepte du DIY.
Mais attention, pas pour n’importe quoi !
Elle fabrique ses propres tampons, parce que c’est "meilleur pour la planète" (quand on voit ce qu’elle a déjà enduré, on se dit que les tampons de Jonquille ne feront pas la différence).
Et avant que vous ne vous posiez la question, non, ses enfants ne mettront jamais les pieds dans une école de quartier "populaire".
La mixité sociale c’est bien pour les discours mais faut pas abuser, hein.
Ah, et ne vous étonnez pas si Jonquille nous gratifie d’un post poignant sur sa résilience, suite à la perte tragique de Poupette, son chinchilla, un sombre jour d'octobre, l'année de ses 15 ans.
Un drame d’envergure qui, à n’en pas douter, mérite bien sa petite leçon de vie.
Et face à ces héros des temps modernes, je me demande ce que ma grand-mère aurait bien pu poster sur LinkedIn à l’époque où elle élevait ses deux enfants :
✴️ en lavant les vêtements au lavoir, même en plein hiver.
✴️ en faisant bouillir des couches – oui, des vraies, pas celles en bambou certifiées écoresponsables.
✴️ en trouvant quelqu'un pour garder les gosses sans crèches ni nounous, dans un trou perdu au milieu de nulle part.
✴️ en cumulant tout ça avec un vrai boulot à la journée.
✴️ elle, qui pendant la guerre, portait des chaussures en carton.
Mais bon, Jonquille a des "valeurs", donc...