Retraites : 68 milliards de déficit au lieu des 4 milliards de solde positif "officiel".
Le Comité d'Orientation des Retraites évoque un solde positif de 4 milliards d'Euros du régime des retraites pour 2022.
C'est le chiffre retenu par le gouvernement.
Cependant, le travail mené par d'anciens inspecteur des Finances, montre une toute autre réalité.
L'analyse des mouvements comptable montre en effet que c'est au prix de près de 72 milliards d'Euros de transferts environs que l'on arrive à ce résultat :
✴️ soit de l'État et d'autres institutions publiques, pour 60 milliards d'Euros,
✴️ soit d'autres branches de la Sécurité sociale pour 12 milliards d'Euros.
Le régime reste donc structurellement déficitaire.
Parmi les subventions fournies par l'État, la plus importante, de près de 35 milliards d'Euros sert à compenser le régime de retraite des fonctionnaires.
Pour les collectivités locales c'est 7,8 milliards d'Euros.
Pour la Sécurité sociale, ce sont les branches familles (10 milliards) et chômage (3 milliards) qui s'y collent.
Le système, tel qu'il est, court donc à sa perte.
Mais officiellement et comptablement il n'y a aucun problème.
Rare parmi les politiques, Bayrou avait proposé une mission pour faire un point réaliste sur le trou budgétaire.
Sans retour favorable de l'exécutif, qui a préféré passer une réforme avec une vision plus optimiste que la réalité.
Un vrai village Potemkine comptable, qui fait que prochainement nous aurons droit à une énième réforme pour colmater encore une fois les brèches.
Avec les mêmes manifestations. Les mêmes casseurs. Le même psychodrame.
Et qui empêche donc de prendre les mesures adéquates, puisqu'officiellement il n'y a pas de problèmes.
Certains suggèrent que, plutôt que d'utiliser des artifices comptables, les subventions accordées par l'État ou la Sécurité sociale soient provisionnées sur un fonds afin d'en tirer des plus-values.
Plutôt qu'une gestion digne des doubles comptabilités des meilleurs gangs mafieux.
C'est ce que font plein d'autres pays qui ne s'inspirent pas de notre modèle social, soit disant le meilleur au monde.
Ce qui explique sans doute pourquoi cela marche.
Ainsi du Portugal, qui est un de ces pays où la durée de cotisation varie selon, entre autres, l'espérance de vie.
On éviterait ainsi la méthode prêtée à Bismarck qui a jeté les bases des modèles sociaux européens : "À quel âge faut-il fixer la retraite pour qu'on n'ait jamais à la verser ?".