Si la vérité était drôle, tout le monde la dirait. Et LinkedIn ne serait plus LinkedIn.
Mais plutôt que la vérité, on a droit à :
- des solopreneurs qui nous balancent leur CA plutôt que leurs revenus nets pour nous faire croire qu’ils sont riches, alors qu’ils sont juste des larbins de leurs clients et de leurs sous-traitants : la success story est un conte de fées.
- des révolutionnaires à point médian, qui nous font la leçon sur l’écriture inclusive qui va libérer les femmes, mais qui ferment les yeux sur le rôle des religions dans leur oppression : courageuses mais pas téméraires.
- des experts qui vous disent avoir hacké l’algorithme et vous conseillent de mettre des selfies sur vos posts : on se retrouve avec des gens qui se prennent pour des stars alors qu’ils n’ont rien à dire, ni à montrer, sauf leur narcissisme.
- des écolos qui s’acharnent sur les voyageurs en avion (6% du CO2) plutôt que sur les pays qui produisent de l’électricité au charbon (40% du CO2) : écolos oui, mais de salon.
- des filles qui se plaignent d’être jugées sur leur physique, alors qu’elles passent leur temps à se pomponner, à se photographier, à se liker, en oubliant que c’est aussi un avantage social : victimes mais pas sincères.
- des CEO de SARL, parce que “gérant” c’est ringard, alors qu’ils ne gèrent rien, sauf leur ego : entrepreneurs mais pas leaders.
- des rois de la promo qui vendent leur formation à un prix ridicule, parce qu’elle ne vaut pas plus, mais qui prétendent qu’elle vaut 10 fois plus, selon leur autoévaluation : formateurs mais pas honnêtes.
- des influenceurs qui se disent experts, alors qu’ils ne font que répéter ce qu’ils ont lu ou entendu, sans rien apporter de personnel : communicants mais pas créatifs.
- des coachs qui vous promettent de changer votre vie en 30 jours, en vous faisant payer des fortunes pour leur programme exclusif, basé sur des techniques qu’ils ont piquées à d’autres : coachs mais pas experts.
- des gourous du bonheur qui vous enseignent comment être heureux, en ignorant ou méprisant les conditions réelles de votre existence : gourous mais pas humains.
Bon, s’il n’y avait pas tout ce cirque, on s’amuserait moins au milieu de tous ces acrobates de la vérité.
Mais j’ai oublié les pires : ceux qui font des challenges d’écritures, faute de mieux, mois compris. Et parmi eux ceux qui plantent des fraises partout, jusqu'à l'indigestion.
Plutôt que #theworstchallenge, j’aurais préféré #thewurstchallenge 🌭, car changer une lettre suffit parfois à rendre un post plus appétissant.