Un Airbus a disparu en Chine au début des années 2000. Pas crashé. Pas volé.
Juste démonté.
Airbus soupçonne que le prototype a été désossé pièce par pièce.
Quelques années plus tard, Comac (le constructeur chinois) sort un modèle qui ressemble furieusement à un Airbus.
Coïncidence ?
Airbus s’est tu.
Enjeux commerciaux obligent.
Ce silence stratégique, on le retrouve aussi ici, sur LinkedIn.
Tout le monde pense des choses.
Tout le monde voit ce qui se passe.
Mais beaucoup se contentent de sourire corporate et de liker mollement.
Car dire les choses, mêmes vraies, c’est s’exposer.
Et froisser les susceptibilités molles du temps.
Cette histoire d'avion rappelle celle du Concorde et de son clone soviétique, le Tupolev TU-144.
Rebaptisé le "Concordski" tant il en reprenait les lignes.
Aujourd’hui, on appelle ça des "transferts de technologie".
C’est plus poli.
Et pendant ce temps, en Europe, on taxe, on réglemente, on surtranspose.
Et on s’étonne que de Meo quitte Renault.
Que le secteur auto file en vrille.
Et que nos champions partent ou se taisent.
Le plus grave, ce n’est pas le pillage.
C’est qu’on semble avoir accepté les conditions du pillage.
Dans le monde du business, quand quelqu’un vous sourit en vous demandant de vous implanter "localement", il n’est pas toujours là pour apprendre.
Parfois, il est là pour copier, remplacer et verrouiller.
Il faut faire avec la réalité. Parfois il faut savoir se taire. Parfois il faut savoir dire les choses.
Pendant ce temps l’Europe, fidèle à elle-même, semble continuer de jouer au commerce équitable dans une partie d’échecs géopolitique.
Les systèmes TRITOP et ATOS permettent de numériser en 3D la forme et le volume physique de n’importe quel objet. Le Centre de Design de Peugeot Citroën DS s’en sert pour modéliser en 3D ses maquettes et prototypes. Mais ces systèmes servent aussi à scanner des véhicules venus d’ailleurs : allemands, chinois, espagnols, japonais, et j’en passe.
Ils disposent d’ailleurs d’un Service Concurrence, chargé d’acheter des voitures extérieures au groupe pour les démonter et les analyser en détail. À noter que tous les constructeurs automobiles ont un Service Concurrence. Faut-il en conclure qu’ils sont tous des copieurs ? En suivant ce raisonnement, alors, ce groupe automobile français serait un ÉNORME COPIEUR.