Un soir de décembre 1791, dans une petite église autrichienne, des notes solennelles résonnent pour la première fois.
L’assemblée est recueillie, émue.
Quelques rares initiés seulement savent que derrière ces harmonies majestueuses, une histoire singulière se cache.
L’œuvre, monumentale, a été composée dans l’urgence.
Pas par inspiration divine, mais par nécessité.
Une commande, mystérieuse et pressante, où le nom du créateur devait s'efface au profit du commanditaire.
Le compositeur, poussé par des circonstances qu’il ne contrôle plus, met son âme dans chaque mesure.
Pourtant, il pressent qu’il n'en verra jamais l'aboutissement.
Des siècles plus tard, cette œuvre reste gravée dans l’histoire.
Le Requiem de Mozart, mort un 5 décembre, car c'est de cela qu'il s'agissait, était une commande.
Une œuvre où l’artiste, en acceptant les limites imposées, a su transcender l’ordinaire pour toucher l’éternité.
Et pourtant, à l’origine, il ne s’agissait que d’un travail de l’ombre, destiné à être livré sous une autre identité.
Sur LinkedIn il en va de même.
Beaucoup de posts, articles, et idées prennent vie dans l’anonymat du ghostwriting.
Ce ne sont pas toujours les mains visibles qui façonnent les mots que l’on lit.
Ce procédé, loin d’être nouveau, fait partie d’un écosystème où l'important n'est pas de briller soi-même, mais de faire résonner la voix des autres.
Peu importe que l’on connaisse ou non l’auteur.
Ce qui compte c’est l’impact.
Sur LinkedIn, ce sont souvent ces contenus "de l’ombre" qui, bien que commandés, résonnent le plus loin.
PS : En assurance comme pour le Requiem, ce qui est important n'est pas qui a écrit la partition, mais que tout sonne juste le jour de son exécution.
PPS : je conseille la version du Requiem conduite par Karl Böhm en 1971, n'hésitez pas à me suggérer la votre.