Un tableau peint par un âne peut valoir plus qu’un tableau peint par un homme. Voici l’histoire 👇
En 1910, la butte Montmartre bouillonne de créativité artistique : Picasso et Apollinaire sont des habitués du cabaret “Le lapin agile”.
On y croise aussi Braque, Max Jacob et d’autres.
De nombreux mouvements picturaux prennent leur essor, tandis que certaines oeuvres encensées par les experts laissent le grand public dubitatif.
Lors d’une exposition, le tableau d’un peintre dénommé Boronali fait sensation. Celui-ci se veut l’initiateur d’un nouveau mouvement “l’excessivisme”, dont le manifeste accompagne le tableau.
Ceci suscite la curiosité des journalistes et critiques d’art : le milieu intellectuel et artistique se toque de ce mystérieux Boronali, peintre originaire de Gênes selon la notice accompagnant le tableau.
Finalement, un journal révèle la vérité : ce tableau a été peint par un âne, l’animal, prénommé “Lolo”. Lequel appartient au tenancier du “Lapin agile”. Le tout sous constat d’huissier.
La farce a été mise en oeuvre par Roland Dorgelès, écrivain et journaliste.
Le but de ce canular était de démontrer que la valeur des choses ne dépend pas de celui qui les crée, mais de l’intérêt qu’y portent les éventuels clients.
N’importe quel cadre exposé au bon endroit au bon moment, indépendamment de sa qualité intrinsèque, peut être élevé au rang d’oeuvre.
❌ Pas la peine d’avoir le meilleur produit, le plus complet, ni proposé par le plus grand expert.
✅ Un produit moyen, au bon moment, adoubé par les bonnes personnes pourra rencontrer plus de succès.
Au fait le tableau s’appelle “Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique”. Vous pouvez le voir à l’espace culturel Paul-Bédu de Milly-la-Forêt en Essonne.