Une France qui choisit contre une France qui subit.
C'est l'excellente analyse de Saïd Mahrane de l'hebdomadaire Le Point.
Il fait le constat, déjà assez partagé, d'une opposition métropole / périurbain et campagne.
Avec un enracinement du RN dans des territoires républicains et laïques.
Et un séparatisme social et culturel que Mélenchon avait déjà théorisé dans "Faites mieux !", en parlant de "Homo urbanus".
Pour lui, la ville est le terrain des transformations politiques, sociales et écologiques.
Cela traduit un mépris pour les agriculteurs, qui eux vivent au contact de la nature, et les classes populaires.
Cette gauche combine des privilégiés urbains et un électorat populaire des banlieues, mais la ségrégation sociale et scolaire persiste.
Les « bobos » ont les moyens financiers de choisir des secteurs sécurisés et des écoles privées.
Les électeurs du RN, eux, subissent un multiculturalisme qu'ils rejettent.
Les uns ont un plan B, les autres non.
Les uns font le choix de valeurs, dont ils peuvent s'épargner les inconvénients, avec une dichotomie entre les actes et les paroles.
Les uns font la leçon aux "sans dents", selon le mot de François Hollande, les autres doivent écouter.
De plus la hausse des prix de l'immobilier et la tertiarisation de l'économie réduisent la diversité sociale dans les grandes villes.
Les classes populaires en sont relativement exclues.
François Ruffin, ancien de LFI, rappelle que ces Français méprisés ne sont pas des « fachos ».
Et qu'ignorer ces millions de Français revient à les abandonner.
L'analyse complète ci-dessous