Une plateforme d'État qui gère les appels d'offre publics sauf pour elle-même ? C'est ça la France.
PLACE, c'est son nom, est la plateforme officielle censée garantir la transparence des marchés publics.
Elle permet aux entreprises de répondre à des appels d’offres en toute équité, parce que la concurrence, on le sait, c’est sain.
(Sauf quand tu fais des levées de fonds pour vendre à perte, mais chut…)
C'est aussi une plateforme sur laquelle circulent aussi des données très sensibles, notamment pour des appels d'offre militaire.
Il y a un gestionnaire qui s'occupe de l'opérationnelle et la logistique.
Et un autre qui s'occupe de l'étude des données recueillies auprès des entreprises candidates.
Dans ces données, certaines sont ultra-sensibles, car portant sur des questions militaires.
Le problème c'est qu'on a décidé de ne pas faire d'appel d'offre pour remplacer les gestionnaires existants.
Et qu'un des 2 gestionnaires sera canadien, CGI, sur la partie logique et opérationnelle.
Sans compétition, sans tambour, ni trompette.
La plateforme qui régule les appels d’offres échappe donc elle-même à ce principe.
On parle de souveraineté numérique, et d'autonomie stratégique, mais on passe les clés à l’étranger.
"Faites ce que je dis, pas ce que je fais".
33 députés ont cependant flairé l’embrouille, criant au scandale.
Si les autorités indiquent que les données sont bien cloisonnées, que le gestionnaire canadien ne pourra avoir accès aux données sensibles, le précédent gestionnaire, Atexo, affirme le contraire.
Ça fera peut être l'objet d'une commission d'enquête.
Ou ça finira au passif du double-quinquennat, avec nos savoir-faires vendus ou donnés, temporairement ou définitivement (turbines Arabelle, moteurs Vulcain, …).
L'incohérence et le je m'en foutisme deviennent une tradition.
L’ironie n’aura jamais été aussi bien gérée par contre.