Vous croyez tout ce que vous lisez ? Mitterrand vous aurait berné avec sa stratégie originale !
En 1981, Mitterrand devient président. Il a une fille adultérine, et le tout-Paris bruisse de rumeurs à ce sujet.
Pour se protéger, et pour la protéger, il fait donner des informations confirmant cette rumeur au journal d’extrême-droite Minute, qui les publie.
C'est a priori contre-intuitif : pourquoi lutter contre une rumeur en la confirmant ?
Parce qu’il sait que la plupart des gens ne croiront pas ce qui est écrit dans Minute. Ils penseront que c’est un mensonge, une calomnie, une manipulation.
Ainsi, il gagne du temps, il évite le scandale, il préserve sa vie privée.
Cet exemple montre que nous ne jugeons pas l’information pour elle-même, mais en fonction de qui nous la donne.
Nous faisons confiance à ceux qui partagent nos valeurs, nos opinions, nos intérêts.
Nous nous méfions de ceux qui sont différents, opposés, hostiles.
➡️ 2 choses à retenir :
La première, c'est que pour décrédibiliser une information, la faire confirmer par un média ou une personne jugée peu crédible peut être plus efficace que la nier.
La seconde, c'est que pour analyser objectivement, il faut se détacher de ses émotions, des jugements moraux extérieurs et apprendre à penser contre soi-même.
Il faut vérifier les faits, les sources, les arguments, croiser les informations. Il faut dialoguer avec respect et raison.
Et non avec des imprécations en forme d'arguments d'autorité ou de posture morale sur le mode "Si c'est untel qui le dit c'est forcément faux (ou vrai)".
Mais avouez que vous aussi vous avez jugé à de nombreuses reprises de la pertinence ou non d'une information en fonction de qui vous l'a donnée plutôt qu'en fonction des éléments factuels ?