Vous pensez que ce bâtiment est au Sénégal ? En fait il est dans la campagne lyonnaise, et commémore la mort 196 soldats, dont 188 tirailleurs originaires d’Afrique de l’Ouest.
Il s’agit du “tata” de Chasselay. Voici son histoire.
Du 19 au 20 juin 1940, les troupes coloniales sénégalaises établies à Chasselay retardent autant que possible l’arrivée des troupes allemandes à Lyon.
Le 20 juin, l’armée allemande compte 70 prisonniers. Ils sont divisés en 2 groupes.
Les blancs d’un côté, les noirs de l’autre.
Après quelques kilomètres de marche, les Allemands regroupent les soldats noirs le long d’un pré et les tuent à la mitrailleuse, sous le regad effaré des soldats blancs.
Pour avoir voulu défendre ses hommes, le capitaine Gouzy reçoit une balle allemande dans le genou.
Puis dans les jours qui suivent, les Allemands recherchent le reste des soldats que la population avait réussi à cacher tant bien que mal.
Une fois capturés, ils seront pour certains brûlés vifs, pour d’autres écrasés par des chars.
Les habitants de Chasselay vont dès le lendemain procéder à l’inhumation des restes de ces pauvres soldats.
Immédiatement, un projet pour rendre hommage à ces valeureux soldats.
Le gouvernement de Vichy traine des pieds au départ, de peur de froisser les Allemands.
Finalement le tata sénégalais, construit sur le modèle et dans l’esthétique des fortifications (ou tatas) que l’on trouve en Afrique de l’Ouest, est inauguré le 8 novembre 1942.
Pourquoi j’en parle aujourd’hui ?
Car nous sommes le 8 mai, jour où l’on célèbre la fin de la 2nde guerre mondiale en Europe (elle a continué quelques mois en Asie).
Il me semble important, même si le temps fait son oeuvre, de se souvenir de ceux qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre la vie que nous menons.
Sans savoir d’où nous venons, il est compliqué de savoir qui l’on est et où l’on va.